Comme attendu, la Banque centrale européenne a annoncé jeudi dernier de nouvelles mesures accommodantes, parmi lesquelles une extension de son programme de quantitative easing. Les économistes s’attendent notamment à ce que celles-ci limitent toute remontée des taux dans les prochains mois.
Pour les investisseurs, c’était un peu Noël avant l’heure. Après avoir prévenu, fin octobre, que la Banque centrale européenne (BCE) procéderait à un «recalibrage» de ses instruments de politique monétaire lors de sa réunion du Conseil des gouverneurs du 10 décembre, sa présidente, Christine Lagarde, se savait attendue au tournant. Cela ne l’a pas empêché, jeudi dernier, de surprendre positivement les opérateurs de marché.
L’institution a d’abord relevé de 500 milliards d’euros la taille de son programme de rachats d’actifs d’urgence mis en place en mars dernier, le «pandemic emergency purchase programme» (PEPP), pour la porter à 1 850 milliards d’euros. Ce montant représentait la borne haute des prévisions des stratégistes. En outre, «l’horizon fixé pour les achats nets a été étendu de neuf mois par rapport au calendrier initial, soit jusqu’à fin mars 2022 au plus tôt, signale Mabrouk Chetouane, responsable de la recherche et de la stratégie de BFT IM. Alors que certains anticipaient une date plus rapprochée, la BCE a voulu non seulement se donner plus de latitude pour mener à bien ses rachats, mais aussi envoyer un nouveau signal quant au fait que son action restera durablement accommodante.»
L’autre annonce principale a concerné les programmes d’injection de liquidités à destination des banques commerciales (TLTRO 3), dont les montants alloués ont, là aussi, été revus à la hausse. Alors que la taille du bilan de l’Eurosystème a déjà bondi de près de 50 % cette année, autour...