Malgré l’appréciation sensible de l’euro face au dollar depuis plusieurs mois, la BCE n’a procédé à aucune annonce forte, jeudi dernier, pour tenter de l’enrayer. Même si de nombreux économistes s’attendent à une poursuite du mouvement, l’évolution de la parité promet toutefois d’être très volatile dans les prochaines semaines, en raison notamment de la campagne présidentielle aux Etats-Unis.
Avant la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi dernier, il est peu dire que Christine Lagarde était attendue au tournant par les opérateurs de marché. Sous l’effet notamment d’annonces particulièrement accommodantes de la part du président de la Réserve fédérale (voir p. 12), l’euro s’est sensiblement apprécié depuis le début de l’été, passant de 1,12 dollar début juillet à 1,19 dollar la semaine dernière. Une appréciation tellement marquée qu’elle avait conduit le chef économiste de l’institution de Francfort, Philip Lane, à exprimer son inquiétude au début du mois. Interrogée sur le sujet lors de la conférence de presse suivant cette réunion, la présidente de la BCE a admis que les pressions baissières sur les prix observées depuis plusieurs semaines «étaient largement imputables au renforcement récent de l’euro face au dollar». En août, l’inflation est tombée à - 0,2 % en rythme annuel dans la zone euro et devrait rester en territoire négatif jusqu’aux premiers mois de 2021, d’après les projections de la banque centrale. Dans ce contexte, Christine Lagarde a tenu à préciser que les équipes de l’Eurosystème «surveilleront avec attention» l’évolution future de la parité.
Le dollar en baisse face à de nombreuses devises
Mais alors que la stratégie à adopter face à l’affermissement de l’euro divise au sein même du directoire de la BCE (voir encadré), les déclarations de sa présidente ont globalement déçu les investisseurs. «Beaucoup espéraient que Christine Lagarde s’inscrive sur...