Jeudi dernier, la Banque centrale européenne n’a délivré aucun indice sur les mesures qu’elle entend prendre durant le second semestre. Pour une majorité d’économistes, ce flou ne devrait toutefois pas empêcher la monnaie unique de continuer de s’apprécier face au dollar, en raison notamment d’une activité économique en zone euro encore très dynamique.
«D’un ennui mortel !» C’est en ces termes qu’un économiste a résumé la conférence de presse organisée jeudi dernier par la Banque centrale européenne (BCE), en marge de son Conseil des gouverneurs. Même si peu d’observateurs s’attendaient à des annonces concrètes, certains espéraient toutefois que Mario Draghi sème quelques indices relatifs au calendrier de sortie du programme d’achats d’actifs (quantitative easing, ou QE). Il n’en fut rien. «Au lieu de cela, le président de l’institution s’est borné à dire que les gouverneurs des banques centrales nationales n’avaient même pas parlé de politique monétaire durant leur réunion ! poursuit ce spécialiste. Il faudra donc au mieux patienter jusqu’au 14 juin pour escompter en savoir plus sur la feuille de route de la BCE.» Celle-ci s’est en effet contentée de rappeler que «les taux d’intérêt directeurs resteront à leurs niveaux actuels pendant une période prolongée, et bien au-delà de l’horizon fixé pour les achats nets d’actifs» et que ces derniers, «au rythme mensuel actuel de 30 milliards d’euros, devraient être réalisés jusque fin septembre 2018 ou au-delà, si nécessaire».
Une inflation sous-jacente toujours atone
Mario Draghi a notamment justifié ce statu quo par la nécessité de temporiser afin de pouvoir mieux analyser les publications récentes d’indicateurs économiques (indices de confiance, indice des directeurs d’achat…), qui semblent montrer un essoufflement de l’activité au sein de la zone euro.
Sur ce point, les économistes se veulent toutefois rassurants.«Après...