En répétant que la BCE conduirait son programme de rachat d’actifs jusqu’en septembre 2016, Mario Draghi a provoqué une accélération de la baisse des taux souverains. Sous l’effet de cette politique monétaire ultra-accommodante, la dépréciation de la monnaie unique face au dollar devrait également se poursuivre durant les prochains mois, au point de revenir à parité pour les deux tiers des économistes interrogés.
Pour sa première réunion de politique monétaire dans les nouveaux locaux de la Banque centrale européenne (BCE), inaugurés le mois dernier, Mario Draghi a tenu à mettre les choses au clair. Alors que des rumeurs de marché faisaient état depuis plusieurs jours d’un possible arrêt anticipé du programme de rachat d’actifs (quantitative easing, QE), le président de l’institution centrale s’est voulu à la fois rassurant et ferme. «A quatre reprises, il a répété que la BCE allait poursuivre les mesures annoncées jusqu’au bout, signale Cyril Regnat, stratégiste chez Natixis. En conséquence, le QE devrait bien être mené jusqu’à son terme, en septembre 2016.»
Mario Draghi a en effet insisté sur le fait que les banques centrales ne rencontraient actuellement aucune difficulté à acheter des titres. Selon lui, le risque de raréfaction de l’offre semble donc «exagéré». Surtout, la BCE juge les premiers résultats de cette politique concluants. «Sous l’effet de notre action, le taux d’inflation annuel est remonté en mars à - 0,1 %, contre - 0,3 % en février et - 0,6 % en janvier, s’est félicité Mario Draghi. En outre, le coût du crédit pour le secteur privé s’est considérablement assoupli ces derniers mois, tandis que la demande de crédit des ménages et des entreprises est repartie à la hausse.»
Le taux à dix ans allemand proche de 0 %
Rassurés par ce discours, les investisseurs ont favorablement réagi, les marchés actions clôturant le jour de la réunion de la BCE en hausse. Surtout, les conditions de financement des Etats européens...