Jeudi dernier, la Banque centrale européenne a annoncé une série de mesures d’assouplissement monétaire, parmi lesquelles le lancement d’un programme de refinancement de long terme conditionné à destination des banques. Selon les économistes interrogés par Option Finance, ces dispositions pourraient permettre une reprise de la distribution de prêts dans la zone euro. En outre, elles devraient se traduire par une baisse des taux interbancaires ainsi que par un affaiblissement de l’euro face au dollar.
Après avoir laissé les économistes sur leur faim, début mai, la Banque centrale européenne (BCE) n’a, cette fois-ci, pas déçu les marchés ! Alors que ces derniers s’attendaient à une, voire deux annonces, principalement une baisse du principal taux directeur et du taux de la facilité de dépôt – il s’agit du taux de rémunération des liquidités placées par les banques auprès de la BCE –, ce sont pas moins de quatre mesures qui ont été présentées par Mario Draghi, jeudi dernier. «Nous n’anticipions pas autant d’annonces, admet Antje Praefcke, économiste chez Commerzbank. D’autant que plusieurs d’entre elles sont extrêmement fortes.»
Une baisse des taux courts attendue
Conformément aux prévisions du consensus des économistes, la BCE a d’abord procédé à un nouvel abaissement de son principal taux directeur. Après l’avoir fait passer, en novembre dernier, à 0,25 %, soit son plus bas niveau historique, l’institution monétaire l’a fixé à 0,15 %. Surtout, le taux de la facilité de dépôt, qui s’établissait à 0 %, a été abaissé de 10 points de base (pb), à – 0,10 %. Théoriquement, cette mesure devrait se traduire soit par une relance de la distribution de crédit, soit par une dépréciation de l’euro, soit les deux (voir encadré). Toutefois, c’est la première fois qu’un taux négatif est adopté par une grande banque centrale.«De fait, il est impossible de mesurer les effets d’une telle décision, indique Antje Praefcke. Ceux-ci pourraient très bien être nuls.»
En outre, la BCE a indiqué qu’elle mettait fin à la stérilisation de...