Après un début d’année bien orienté, les marchés de capitaux et celui de la syndication de crédit ont été durement affectés en mars avec l’arrivée de la crise sanitaire sur le Vieux continent. L’interventionnisme des Etats européens et de la BCE a toutefois permis une relance rapide de l’activité, qui s’est matérialisée par la hausse significative des montants levés par les émetteurs français par rapport au premier semestre 2019. La dégradation brutale des résultats des entreprises et le manque de visibilité quant à leurs perspectives ont en revanche favorisé un net recul des opérations de croissance externe, tant en nombre qu’en valeur.
- Actions - Les volumes font mieux que résister
- Marché obligataire - Les émetteurs français ont été plus actifs que jamais
- Des émetteurs «en série»
- Le coût de financement moyen des entreprises revenu à son niveau pré-confinement
- Les émissions les plus marquantes
- Syndication de crédit - Les lignes de secours soutiennent les encours
- Les PGE dopent la production de crédits
- M&A - L’activité ralentit fortement
Actions - Les volumes font mieux que résister
Tous segments confondus – augmentations de capital, introductions en Bourse, cessions de blocs et émissions d’obligations convertibles – l’activité des marchés actions français a progressé d’environ 50 % au premier semestre sur un an pour atteindre 6 milliards d’euros, selon Dealogic. Sur la période, la croissance de l’equity capital market (ECM) français est même ressortie à un niveau supérieur à celle de l’ECM européen, de 22 %, à 82 milliards d’euros. «Sans surprise, la plupart des placements d’actions et de convertibles conclus sur le semestre par des corporates français ont eu lieu avant la chute des marchés actions et la résurgence de la volatilité en mars, ou à compter de mai, en pleine remontée des marchés boursiers», indique Cyril Revenu, responsable ECM France chez HSBC. La portée de cette augmentation doit toutefois être nuancée, les volumes en question étant inférieurs à la moyenne de 10 milliards d’euros atteinte par le marché depuis 2013 au premier semestre. «Les financements bancaires de type lignes de crédit confirmées ou prêts garantis par l’Etat (PGE) ont largement pris le pas sur les levées en capital», constate un banquier.
Augmentations de capital : Iliad tire le marché
Réalisée en janvier dernier, l’augmentation de capital d’Iliad, d’un montant de 1,4 milliard d’euros, a très largement contribué à l’augmentation de 37 % du compartiment en valeur, à 2,2 milliards d’euros. Eurofins Scientific et DBV Technologies se sont également distingués en bouclant des placements secondaires de respectivement 535 et 146 millions d’euros.