Depuis un an, la monnaie japonaise a baissé de 40 % face à l’euro. En raison de la politique monétaire ultra-accommodante actuellement menée par la banque centrale nippone, la plupart des économistes anticipent une poursuite de cette tendance. Une situation qui conduit les exportateurs français à renforcer leur niveau de protection contre le risque de change.
Les entreprises françaises exposées au marché japonais peuvent s’inquiéter. Alors que le renchérissement de l’euro face au yen se traduit, pour eux, par un effet de change négatif, la devise japonaise n’en finit plus de se déprécier. Depuis le début de l’année, cette dernière a ainsi diminué de plus de 15 % face à la monnaie unique, aux environs de 1 euro pour 130 yens. Sur un an, la baisse atteint même près de 40 % !
Bien que déjà brutale, cette correction pourrait se poursuivre durant les prochains mois. En effet, le nouveau gouverneur de la Banque centrale du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, s’est engagé à amplifier les mesures d’assouplissement de l’institution monétaire. Son objectif est double : faire remonter l’inflation et favoriser une dépréciation du yen, afin de doper les exportations. Afin d’y parvenir, il a annoncé vouloir acheter une quantité significative d’obligations souveraines domestiques : ainsi, le stock d’emprunts d’Etat détenu par la BoJ devrait passer de près de 85 trillions de yens en 2012 à 140 trillions cette année, puis à 190 trillions en 2014.
Des injections massives de liquidités qui, théoriquement, sont censées fragiliser la devise nippone. Société Générale CIB et JP Morgan, par exemple, anticipent, sur un horizon de douze mois, une remontée de l’euro à respectivement 140 et 142 yens. Certains économistes n’excluent d’ailleurs pas, à terme, un retour de l’euro à son niveau d’avant crise, à savoir 170 yens !
Le secteur du luxe pénalisé
Une perspective préoccupante pour un...