Après avoir annoncé un train important de mesures accommodantes début mars, la Banque centrale européenne a laissé entendre jeudi dernier que les taux resteraient bas au moins jusqu’en 2018. Même si l’institution s’est réjouie de l’amélioration des perspectives de croissance et d’inflation, les économistes anticipent néanmoins un retour de la volatilité sur les marchés, lié notamment aux négociations concernant la dette grecque et au référendum sur le Brexit.
Habitué à provoquer des réactions marquées sur les marchés à l’issue de la plupart des réunions de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi a cette fois-ci laissé les investisseurs de marbre. Il faut dire qu’après l’ampleur des mesures annoncées le 10 mars dernier – baisse des taux directeurs, relèvement à 80 milliards d’euros de la taille du programme de rachats d’actifs (quantitative easing, QE), élargi par ailleurs à des obligations émises par des sociétés non financières, nouvelles opérations de financement à destination des banques –, les observateurs n’attendaient aucune action supplémentaire jeudi dernier. «Nous espérions seulement obtenir des précisions techniques sur la manière dont les mesures présentées en mars allaient être mises en œuvre», signale Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis. Dans ce contexte, la BCE n’a pas déçu, en expliquant notamment que les titres corporate notés dans la catégorie investment grade devront, pour être éligibles au QE, être libellés en euros et afficher une maturité comprise entre six mois et trente ans. Six banques centrales nationales, dont la Banque de France, seront chargées à partir de juin d’acquérir ce type d’actifs, tant sur le marché primaire que secondaire.
La «forward guidance» renforcée
Outre ces détails, Mario Draghi a également délivré une information importante relative au niveau des taux directeurs, actuellement fixés à 0 % pour le taux principal de refinancement et à - 0,40 % pour la facilité de dépôt (taux auquel sont rémunérés les...