Jeudi dernier, la Banque centrale européenne a confirmé que les rachats nets d’actifs réalisés dans le cadre de son programme de quantitative easing prendront fin en décembre, sous réserve que les anticipations d’inflation ne se dégradent pas d’ici là. Selon les économistes interrogés par Option Finance, cet arrêt des injections de liquidités par l’institution monétaire devrait toutefois n’avoir à moyen terme que des effets mineurs sur le niveau actuel des taux d’intérêt.
Une fois n’est pas coutume, la conférence de presse animée jeudi dernier par Mario Draghi à l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a suscité peu d’engouement de la part des investisseurs. Outre le fait que ces derniers n’imaginaient pas voir le président de l’institution changer de discours alors que les facteurs de risque se multiplient à international (effondrement de l’économie et de la devise de plusieurs pays émergents, escalade protectionniste, incertitudes politiques en Italie et autour du Brexit…), les annonces les plus attendues avaient, il faut le dire, déjà été faites au début de l’été. «Alors que le marché s’interrogeait principalement sur la date de fin du programme de rachats d’actifs (quantitative easing, QE) et sur le moment auquel pourrait intervenir le premier relèvement de taux directeur, ces réponses avaient été apportées en juin, rappelle Thierry Sarles, gérant en performance absolue senior chez CPR AM. Dès lors, aucune annonce particulière n’était espérée, hormis la mise à jour des prévisions de croissance et d’inflation.»
S’agissant de ces dernières, la BCE a indiqué dorénavant tabler sur une progression du PIB de la zone euro de l’ordre de 2 % cette année et de 1,8 % l’an prochain, des hypothèses révisées légèrement à la baisse par rapport aux projections effectuées en juin (- 0,1 point). En ce qui concerne l’évolution des prix, les perspectives sont restées inchangées, à + 1,7 % tant pour 2018 que 2019....