Sans surprise, la BCE n’a annoncé aucune mesure majeure jeudi dernier. Alors que des décisions déterminantes pourraient être prises en septembre tant par l’institution de Francfort que par son homologue américaine, les taux d’intérêt devraient rester globalement stables d’ici là, selon les économistes, de même que la parité euro-dollar.
La Banque centrale européenne (BCE) a beau avoir fait évoluer sa stratégie de politique monétaire début juillet (voir encadré), son message reste invariablement le même. Durant la conférence de presse ayant suivi le Conseil des gouverneurs de jeudi dernier, sa présidente a rappelé « son engagement à maintenir une orientation durablement accommodante de sa politique monétaire en vue d’atteindre son objectif d’inflation ». A ce titre, Christine Lagarde a de nouveau insisté sur le fait que « les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas jusqu’à ce que le Conseil des gouverneurs constate que l’inflation atteint 2 % bien avant la fin de son horizon de projection ».
Des anticipations d’inflation toujours en deçà de la cible
Même si aucune annonce majeure n’était attendue durant ce rendez-vous estival, quelques économistes et investisseurs espéraient toutefois voir l’Eurosystème préciser ses intentions quant au devenir de son programme de rachat d’actifs d’urgence (PEPP), dont les achats nets (environ 80 milliards d’euros par mois d’obligations souveraines et d’entreprises privées) doivent se poursuivre au moins jusqu’en mars 2022. Il n’en fut rien. « Avec l’augmentation du nombre de contaminations à la Covid-19 observée dans de nombreux pays, la réunion de jeudi dernier ne constituait pas le moment opportun pour parler de la sortie de crise et d’un début de normalisation de la politique monétaire, justifie Laëtitia Baldeschi, responsable des études et de la stratégie chez CPR Asset Management. De plus, l’échéance de mars 2022 qu’a fixée la BCE pour le PEPP reste lointaine. »