Jeudi dernier, la BCE a rendu sa politique monétaire plus accommodante, via notamment la baisse d’un de ses taux. Face à des mesures cependant jugées insuffisantes, l’euro s’est apprécié face au dollar. Pour les économistes interrogés par Option Finance, l’objectif de parité entre les deux devises semble désormais peu atteignable.
Vis-à-vis des marchés, la Banque centrale européenne (BCE) a complètement manqué sa dernière sortie de l’année. Habitué à surprendre agréablement les investisseurs, Mario Draghi avait laissé entendre lors de ses récentes interventions que des mesures importantes seraient annoncées au cours de la réunion du 3 décembre. Des déclarations qui avaient légitimement suscité de fortes attentes, mais auxquelles l’institution n’a répondu qu’à la marge. «La BCE s’est contentée du strict minimum, regrette Nordine Naam, stratégiste chez Natixis. C’est une grosse déception.» En effet, de nombreux investisseurs anticipaient une baisse du principal taux directeur de la BCE, actuellement fixé à 0,05 %, à 0 %, voire en territoire négatif. Or celui-ci a été maintenu. En outre, la facilité de dépôt, qui correspond à la rémunération perçue par les banques en échange de leurs liquidités placées à la BCE, était espérée en recul d’au moins 15 points de base (pb). Finalement, la BCE l’a abaissée de 10 pb seulement, à - 0,30 %. Enfin, les deux tiers des investisseurs tablaient sur une augmentation de la taille du programme de rachat d’actifs (quantitative easing, QE) de 10 à 20 milliards d’euros par mois. Il n’en a rien été, l’institution ayant maintenu ses achats mensuels à 60 milliards d’euros. Celle-ci a cependant repoussé la fin du QE d’au moins six mois, au plus tôt en mars 2017.
Ces aménagements a minima ont provoqué des réactions violentes sur les marchés. «Alors que le CAC 40 gagnait avant la...