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Politique monétaire

Les autres banques centrales contraintes de s’adapter

Publié le 23 janvier 2015 à 11h17    Mis à jour le 23 janvier 2015 à 19h10

Arnaud Lefebvre

Revirement inattendu de politique monétaire en Suisse, baisse des taux au Danemark, inquiétudes manifestées par les banques centrales en Europe de l’Est… Face à la stratégie de la BCE visant à affaiblir l’euro, les autres institutions monétaires européennes cherchent à se prémunir contre les effets de cette dernière. Des réactions en chaîne qui, selon les économistes, pourraient se traduire en 2015 par un regain de volatilité sur les marchés.

«Séisme financier», «tsunami», «choc»… Depuis dix jours, les superlatifs n’ont pas manqué pour qualifier l’annonce surprise de la Banque nationale suisse (BNS) de supprimer, le 15 janvier dernier, son plancher limitant l’appréciation du franc face à l’euro. Il est vrai que cette décision, que personne n’avait anticipée tant la BNS avait récemment réaffirmé la force de ce dispositif, a fait de nombreux perdants : la Bourse suisse a perdu près de 10 % depuis le 16 janvier, tandis que des banques, courtiers et investisseurs internationaux ont subi des centaines de millions d’euros de pertes sur le marché des changes.

En outre, plusieurs emprunteurs non domestiques dont le coût du crédit est indexé sur l’évolution du franc suisse font face à un fort renchérissement de ce dernier. C’est notamment le cas des ménages polonais, dont près de 40 % des prêts immobiliers seraient libellés en francs suisses, et de plusieurs centaines de collectivités locales françaises, dont l’encours de prêts toxiques impactés par la hausse du franc suisse serait compris entre 10 et 19 milliards d’euros. Un impact négatif qui doit toutefois, pour certains économistes, être relativisé. «Certes, des individus et des institutions vont perdre de l’argent, mais les montants en jeu ne sont pas de nature à faire peser de risque systémique, estime Anton Brender, chef économiste de Candriam. Pour les pays de l’euro, il s’agit même d’une bonne nouvelle car la dépréciation de l’euro fera gagner des parts de marché sur la Suisse.»

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