Alors que l’euro a perdu près de 3,5 % depuis trois mois face au dollar, les économistes interrogés par Option Finance estiment que la tendance devrait se poursuivre durant les prochains mois. Outre les mauvais chiffres de la croissance au deuxième trimestre et le recul de l’inflation dans la zone euro, cette situation s’explique avant tout par le décalage de politique monétaire anticipé des deux côtés de l’Atlantique.
Qu’il s’agisse de la démission surprise du gouvernement français en début de semaine dernière, des mauvais chiffres de la croissance publiés mi-août – l’économie française a stagné au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l’année, tandis que l’Allemagne enregistrait un recul de son PIB de 0,2 % – ou encore du renforcement des risques inflationnistes dans la zone euro – le taux d’inflation est tombé en juillet à + 0,4 % sur un an, un seuil plancher depuis octobre 2009 –, rien ne semble préoccuper outre mesure les investisseurs ! Malgré ce flot d’annonces peu favorables en Europe, les marchés financiers ont en effet évolué positivement depuis le début du mois d’août, ce qui s’est traduit par une remontée des indices boursiers ainsi que par une baisse des rendements souverains d’une trentaine de points de base en moyenne.
De nouvelles mesures attendues de la part de la BCE
Selon les économistes interrogés par Option Finance, cette situation s’explique principalement par les propos récemment tenus par le président de la Banque centrale européenne (BCE). A plusieurs reprises durant le mois dernier, notamment lors du rassemblement annuel des banquiers centraux à Jackson Hole, le 22 août, Mario Draghi a rappelé que l’institution de Francfort était prête à «agir immédiatement» pour éloigner les risques inflationnistes d’une part, et pour relancer le canal de la distribution du crédit d’autre part. Un message qui augure, d’après plusieurs membres du panel, le lancement imminent de nouvelles mesures accommodantes.
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