Jeudi dernier, la BCE a fait un petit pas vers une normalisation progressive de sa politique, tout en insistant sur la nécessité de maintenir un biais très accommodant. De quoi diviser les économistes sur l’évolution attendue de la parité euro-dollar dans les prochains mois.
Comme cela était largement attendu, la Banque centrale européenne (BCE) n’a effectué aucune annonce significative jeudi dernier, lors de son conseil des gouverneurs. Seul fait notable du rendez-vous, elle a soufflé le chaud et le froid sur ses intentions. L’institution a en effet commencé par infléchir légèrement sa position, en supprimant de son discours la référence à un éventuel «accroissement du volume du programme d’achats d’actifs». Cette évolution relative au quantitative easing (QE) a d’emblée été interprétée comme un signe de «durcissement» de la politique monétaire par certains économistes. Mais cet avis n’est pas partagé par tous. «Ce changement est un non-événement, estime par exemple Cyril Regnat, stratégie obligataire chez Natixis. La BCE se réservait la possibilité d’utiliser cette option dans le cas où l’environnement macroéconomique viendrait à se dégrader. Or la solidité de la reprise en cours rendait de facto peu probable sa mise en œuvre.» Pour preuve, la BCE a relevé jeudi dernier ses prévisions de croissance pour la zone euro, à + 2,4 % en 2018. Surtout, la tonalité employée par son président durant la conférence de presse qui a suivi la réunion des banquiers centraux est rapidement devenue très prudente. «Un degré élevé de soutien monétaire reste nécessaire», a ainsi insisté Mario Draghi.
Cette déclaration n’a pas surpris outre mesure la plupart des observateurs. «La résurgence du risque politique dans la zone euro (Italie et Catalogne) et le niveau...