Comment expliquez-vous la baisse actuelle des prix du pétrole ?
Benjamin Louvet, associé-gérant chez Prim’Finance : Elle s’inscrit dans le cadre d’une évolution de la demande et de l’offre. Il y a un an, l’Agence internationale de l’énergie estimait la croissance de la demande de pétrole à 1,3 million de barils par jour alors qu’actuellement elle plafonne à 600 000 barils par jour. Parallèlement, l’offre s’accroît. Les Etats-Unis produiront bientôt l’équivalent de la production de l’Arabie saoudite ou de la Russie. La production américaine ressortira à 9,5 millions de barils par jour à la fin de l’année, tandis que l’Arabie saoudite produit quotidiennement 10 millions de barils par jour. Il s’agit d’une véritable révolution à très court terme.
Le contexte géopolitique n’intervient-il pas, d’après vous, dans cette évolution ?
Benjamin Louvet : Les risques géopolitiques ne se sont pas matérialisés, ce qui explique aussi qu’il n’y ait pas eu de pressions à la hausse sur les prix du pétrole. Les pays producteurs de pétrole qui sont en guerre à savoir l’Irak, la Syrie ou la Libye n’ont pas enregistré d’interruptions majeures de leur production. Si ce contexte ne se modifie pas, à savoir s’il n’y a toujours pas d’interruptions dans les approvisionnements et si la situation en Ukraine ne se dégrade pas davantage, le pétrole devrait encore baisser dans les prochains mois.
Certains évoquent l’hypothèse d’une entente entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite afin de faire baisser les prix du pétrole et de contraindre ainsi la Russie, la trouvez-vous plausible ?
Benjamin Louvet : Les relations actuelles entre les Américains et les Saoudiens ne sont pas au beau fixe et cela depuis que les Etats-Unis ont lâché l’Egypte lors du «Printemps arabe». Par ailleurs, les Saoudiens subissent la baisse des prix du pétrole, ils sont...