Pour son premier budget, le gouvernement a revu ses ambitions à la baisse. La dette de la France continuera d’augmenter et les efforts restent limités à une poignée de ministères.
Pas si facile de réformer la France… Le projet de loi de finances présenté la semaine dernière accuse une série de retraits par rapport aux objectifs initiaux. Le plus frappant concerne la dépense publique, qui va poursuivre sa hausse. Son évolution, marqueur des efforts politiques, s’établirait à + 0,5 % (hors inflation) en 2018. Or, cet été, le Premier ministre, Edouard Philippe, avait annoncé un gel – le «zéro volume», dans le jargon de Bercy. L’exécutif avait même précisé que la stabilisation durerait trois ans. Loin s’en faut.
Une dépense publique encore en hausse
A la lecture du projet de loi, la dépense publique continuerait de progresser aussi en 2019 (+ 0,6 %) puis en 2020 (+ 0,4 %). Les vannes ne se refermeraient qu’à l’horizon des deux dernières années du quinquennat.
Certes, de telles évolutions seraient historiquement faibles, en tout cas inférieures aux années Hollande, et la contrainte budgétaire demandera à l’Etat, à la Sécurité sociale et aux collectivités locales d’être plus regardants que jamais sur leurs engagements. Mais le pas en arrière du gouvernement par rapport à ses intentions premières témoigne de la difficulté à mettre en œuvre des réformes structurelles. «Nous n’avons pas fait le zéro volume, parce que c’est dur», s’est justifié Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics.
Dans le détail, seuls deux ministères sont réellement mis à la diète : le Logement et le Travail. A la faveur d’une révision des politiques, leurs crédits devraient baisser de respectivement 3,1...