Avec un taux de croissance de 3,3 %, l’Espagne est l’un des pays les plus dynamiques d’Europe, mais cette performance ne se reflète pas sur ses marchés actions ni même sur ses marchés obligataires. Les investisseurs les délaissent encore, au profit notamment de l’Italie, en raison d’un risque politique fort en Espagne, au moins jusqu’aux prochaines élections de décembre.
L’Espagne est sans conteste l’un des pays européens qui affichent actuellement le plus grand dynamisme. Après avoir subi de plein fouet la crise financière de 2008 et la crise de la dette souveraine en 2011, la reprise y est plus franche que dans le reste de l’Europe. «La croissance en Espagne progresse à un rythme annuel deux fois supérieur à celui de la zone euro», précise Jean-Baptiste Berthon, stratégiste chez Lyxor. Celle-ci devrait être de l’ordre de 3,3 % pour l’année 2015 et de 3 % en 2016, d’après le gouvernement de Mariano Rajoy. De même, «le rythme de croissance de la production, qui sera supérieur à 10 % cette année, est trois fois élevé à celui de la zone euro», poursuit Jean-Baptiste Berthon.
Si l’Espagne bénéficie au même titre que les économies européennes de la baisse des prix des matières premières et de celle de l’euro, la reprise économique s’appuie principalement sur des fondamentaux internes solides. «Les gains de productivité et les sacrifices réalisés en termes d’inflation salariale ont permis de relancer l’investissement qui sera, cette année, en hausse de 6 %», précise Jean-Baptiste Berthon. De même, la croissance des dépenses de consommation des ménages devrait être de l’ordre de 3,5 % en 2015 et se cumule à une reprise du crédit à la consommation. L’agence de notation financière Standard & Poor’s a de ce fait, le 2 octobre, relevé d’un cran la note de la dette à long terme de l’Espagne, de «BBB» à «BBB+», et l’a assortie d’une perspective stable.
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