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L’Europe innove pour exporter en Iran

Publié le 8 février 2019 à 16h14    Mis à jour le 8 février 2019 à 17h39

Alexandra Milleret

Le 31 janvier dernier, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’Instex, nouvelle plateforme destinée à faciliter les échanges commerciaux entre l’Iran et l’Union européenne et à contourner les sanctions extraterritoriales imposées par les Etats-Unis depuis leur retrait de l’accord nucléaire iranien. Les entreprises risquent toutefois d’avoir des difficultés à utiliser ce mécanisme.

Les entreprises européennes pourront-elles recommencer à commercer avec l’Iran sans craindre des sanctions de la part des Etats-Unis ? C’est ce que souhaitent assurer la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont annoncé, le 31 janvier dernier, la création d’Instex (Instrument for Supporting Trade Exchanges). Ce nouveau véhicule financier, établi sous la forme d’une plateforme de troc, doit servir de parade pour permettre aux entreprises européennes d’éviter des transactions directes en dollars avec l’Iran qui les exposeraient aux sanctions américaines. «C’est un message politique important pour montrer à la fois à l’Iran que nous sommes déterminés à sauver l’accord sur le nucléaire iranien et aussi aux Etats-Unis que nous défendons nos intérêts malgré les sanctions extraterritoriales», se félicitait Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères lors de l’annonce du mécanisme financier.

Il faut dire que suite à la décision unilatérale américaine de se retirer de cet accord le 8 mai 2018, de nombreuses entreprises françaises ont été contraintes de quitter l’Iran, à l’instar de Total qui a décidé de cesser ses activités de développement d’un champ gazier ou de PSA qui disposait d’une chaîne de production. En effet, depuis le 4 novembre dernier les sanctions extraterritoriales imposées par les Etats-Unis sont devenues effectives, interdisant de fait le commerce avec l’Iran en matière de transports, d’énergie, d’assurance… Et l’utilisation de l’euro plutôt que du dollar dans les relations commerciales avec l’Iran est sans effet sur ces sanctions qui ont vocation à s’appliquer à des entreprises non américaines pour des activités situées hors du territoire américain…

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