Depuis le début de l’année, le montant cumulé des émissions réalisées par les corporates européens aux profils de crédit les plus solides a augmenté de 70 % en glissement annuel. Si l’on s’en tient au segment investment grade, le mois de mai a même été le plus actif de toute l’histoire du marché obligataire européen.
Comment le marché obligataire européen s’est-il comporté au premier semestre ?
Après avoir affiché une bonne tenue en janvier et février, le marché s’est fermé entre le 5 et le 20 mars avec la crise sanitaire, avant de rouvrir progressivement. Il faut noter que cette réouverture a été précédée par celle du marché des facilités bancaires syndiquées : à compter du 20 mars, pas moins de 90 milliards d’euros de lignes de crédit confirmées nouvelles ont été mises en place par les corporates européens. Autant de signaux positifs qui ont rassuré les investisseurs. Dès lors, le marché obligataire investment grade a été le premier à se relancer sur le continent, avec des opérations très largement sursouscrites, comme celles d’Unilever ou de Nestlé. Certains émetteurs, tels Airbus, ont même réalisé plusieurs émissions. Une démarche proactive de renforcement de position de liquidité de la part de ces entreprises, très bien reçue par les investisseurs. Dans un premier temps, ces opérations ont été assorties de conditions reflétant la crise, à savoir de maturités inférieures à dix ans et de spreads supérieurs à ceux consentis en période normale, dans des proportions de 1 à 10 fois, selon les entreprises.
Depuis le début de l’année, le montant cumulé des émissions réalisées par les corporates européens aux profils de crédit les plus solides a augmenté de 70 % en glissement annuel. Si l’on s’en tient au segment investment grade, le mois de mai a même été le plus actif de toute l’histoire du marché obligataire européen.
Sans surprise, le retour des corporates high yield sur le marché a été plus tardif et plus progressif. Là encore, les corporates ont dû consentir des écarts de spreads importants.
Globalement, les émissions obligataires réalisées par les entreprises européennes ont atteint 300 milliards d’euros au premier semestre, une performance supérieure de 50 % à celle de l’an dernier.
Après avoir brutalement chuté durant plusieurs...