En répétant qu’elle était prête à aller plus loin dans sa politique accommodante, la BCE a contribué à affaiblir l’euro face au dollar. La dynamique de l’évolution de la monnaie unique dans les prochains mois dépendra toutefois en grande partie de la décision de la Fed de commencer à relever, ou non, ses taux directeurs dès le 17 septembre.
Au regard des fortes attentes suscitées par la réunion de la Banque centrale américaine (Fed) du 17 septembre prochain, au cours de laquelle l’institution pourrait enfin préciser son calendrier relatif au relèvement de ses taux directeurs, les investisseurs en avaient presque relégué la conférence de la Banque centrale européenne (BCE) au second plan. Alors qu’aucune annonce majeure n’était anticipée jeudi dernier, Mario Draghi a toutefois surpris les marchés. «Lors de son lancement en mars dernier, le programme de rachats d’actifs (QE) permettait à la BCE d’acheter jusqu’à 25 % de la taille d’une ligne d’obligations souveraines sur le marché secondaire, rappelle Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis. Or ce seuil vient d’être relevé à 33 %. Avec une telle décision, la banque centrale se donne davantage de flexibilité pour mener à bien le QE, voire l’accélérer. Ce message “dovish”, assez inattendu, constitue une excellente nouvelle.»
De plus, Mario Draghi a insisté à plusieurs reprises sur la possibilité pour la BCE d’ajuster à l’avenir son QE, soit en relevant la taille – fixée actuellement à 60 milliards d’euros d’achats mensuels –, soit en élargissant le périmètre d’actifs éligibles – cantonné jusqu’à présent aux titres souverains et parapublics, à certains actifs titrisés et à des obligations sécurisées –, ou encore en allongeant la durée du dispositif initialement prévu jusqu’en septembre 2016. Autant de gages que les marchés ont salués par un net rebond des Bourses européennes ainsi que par un recul des taux souverains, tant des pays du cœur de la zone euro que de sa périphérie.