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Crise grecque, Lehman Brothers

Ne mélangeons pas tout !

Publié le 3 juillet 2015 à 20h26

Audrey Spy et Arnaud Lefebvre

L’exacerbation de la crise grecque a fait ressurgir des craintes concernant une nouvelle onde de choc sur les marchés financiers. Mais si la situation n’a rien à voir avec celle de 2008, elle est aussi bien différente de celle de 2011. L’Union monétaire s’est en effet dotée depuis de nouveaux outils, susceptibles d’enrayer a priori une éventuelle contagion.

La Grèce provoquera-t-elle une nouvelle crise financière mondiale ? François Bayrou a été l’un des premiers à le suggérer, le 28 juin dernier, sur TF1 : «On est à l’extrême bord d’une crise sans précédent car on se souvient des répercussions de la faillite d’une grande banque américaine en 2008. Là, il s’agit d’un Etat, et d’un Etat membre de l’Union européenne et de la zone euro», a-t-il déclaré. Cette référence implicite à la faillite de Lehman Brothers n’est pas passée inaperçue. Très vite, elle a été relayée par les médias puis reprise dans la foulée par certains économistes, qui n’ont pas hésité à dresser un parallèle entre l’impact qu’avait eu la disparition de la banque d’investissement sur le système économique et financier mondial et celui qu’aurait une potentielle sortie de la Grèce de l’Union monétaire («Grexit»).

Cette perspective avait, il est vrai, été relancée par l’annonce, dans la nuit du 26 juin, par le Premier ministre grec Aléxis Tsípras de la tenue surprise d’un référendum portant sur l’acceptation par les Grecs du dernier plan de réformes proposé par les créanciers internationaux du pays. Dès la réouverture des marchés le 29 juin, la réaction ne s’est pas fait attendre. «D’après les chiffres publiés par Bloomberg, les Bourses mondiales ont perdu 1 000 milliards de dollars de leur capitalisation lors de cette seule séance», signale Vincent Juvyns, stratégiste chez JP Morgan AM. Le même jour, tous les indices boursiers des pays développés ont enregistré leur plus forte baisse quotidienne depuis le début de l’année : le CAC 40 s’est replié de 3,74 %, le Dax de 3,48 % ou encore le Nasdaq de 1,25 %.

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