Invoquant les risques pesant sur l’économie mondiale, la banque centrale américaine a finalement décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés. Une décision qui ne rassure pas les investisseurs car l’institution n’a donné aucune indication sur ses intentions pour les prochains mois. Elle complique également la tâche des directions financières en matière de couverture des risques.
Rarement l’issue d’une réunion de la banque centrale américaine (Fed) aura été autant indécise. A quelques heures de la conférence de jeudi dernier, 48 % des investisseurs sondés par Bloomberg s’attendaient à un relèvement des taux directeurs de la Fed, tandis que 52 % tablaient sur un statu quo. Finalement, le consensus l’a emporté. L’institution a en effet choisi de maintenir sa cible de taux dans une fourchette comprise entre 0 % et 0,25 %, en vigueur depuis fin 2008. Alors que les partisans d’une remontée avançaient les arguments de la solidité de la reprise de l’économie américaine (croissance de 3,7 % sur un an du PIB au deuxième trimestre 2015) et le recul continu du chômage outre-Atlantique (5,1 % en août), la présidente de la Fed, Janet Yellen, s’est quant à elle appuyée sur d’autres paramètres pour justifier cette mesure : les turbulences affectant actuellement l’économie mondiale, en premier lieu les pays émergents, et la faiblesse de l’inflation, entretenue notamment par la diminution des prix des matières premières. Sur les dix membres votants de la Fed, un seul seulement a voté en faveur d’une augmentation de la fourchette de taux directeurs.
Une décision qui laisse de nombreux observateurs circonspects. «En relevant ses taux, la Fed avait l’opportunité, comme l’avait souligné son vice-président Stanley Fisher fin août à Jackson Hole, d’envoyer le signal que l’économie américaine allait bien, témoigne Gero Jung, chef économiste chez Mirabaud AM. Le statu quo peut...