Malgré l’augmentation de l’inflation en fin d’année dernière, la BCE a réitéré jeudi dernier son intention de maintenir inchangée sa politique monétaire. Selon certains économistes, sa position pourrait toutefois ne pas être tenable durablement, les prix étant appelés à continuer de croître. De quoi laisser planer une incertitude sur l’évolution future des taux et de l’euro.
Du simple au double ! Mercredi dernier, Eurostat a publié ses statistiques sur l’évolution de l’inflation dans la zone euro en décembre. Alors que le taux annuel atteignait + 0,6 % le mois précédent, il a bondi à + 1,1 %. Si l’évolution est spectaculaire, elle s’inscrit cependant dans une dynamique de moyen terme : il y a tout juste un an, l’inflation globale était à peine supérieure à 0 % (+ 0,2 % en décembre 2015). De quoi réjouir les investisseurs. «Début 2016, les incertitudes étaient encore nombreuses quant à la possibilité de voir l’Europe plonger dans une spirale déflationniste, rappelle Julien Vincenti, gérant chez UBS. Aujourd’hui, cette épée de Damoclès semble définitivement levée.» En effet, la plupart des économistes anticipent une poursuite de cette tendance dans les prochains mois, avec un taux annuel d’inflation avoisinant 1,7 % fin 2017. Soit un niveau très proche de la cible fixée par la Banque centrale européenne, qui vise un taux de 2 %, ou proche de 2 %.
Une focalisation sur l’inflation sous-jacente
Face à cette situation, certains opérateurs de marché attendaient de la part de la BCE une légère inflexion de son discours, avec en particulier l’annonce d’un arrêt progressif de son programme de rachats d’actifs (quantitative easing, QE) – un processus nommé «tapering». Lors de sa première conférence de l’année, qui s’est tenue le 19 janvier, l’institution monétaire a toutefois fait le choix du statu quo, réaffirmant notamment que le QE devrait se poursuivre sur un rythme inchangé, à savoir 80 milliards...