Jeudi dernier, la BCE a ouvert la voie à de nouvelles baisses de taux dès la rentrée. Si l’ampleur du virage accommodant pris par l’institution monétaire dépendra des prochaines annonces de la Fed, cette perspective devrait suffire à empêcher tout rebond des taux et de l’euro face au dollar d’ici la fin de l’année.
Les investisseurs peuvent partir sereins en vacances ! Lors du Forum annuel de la Banque centrale européenne (BCE) qui s’est tenu du 17 au 19 juin à Sintra (Portugal), plusieurs membres de l’institution avaient laissé entendre que la politique monétaire pourrait prochainement être assouplie. Depuis, les marchés étaient dans l’attente d’une confirmation. Leur souhait a été exaucé jeudi dernier lors du Conseil des gouverneurs de la BCE. Plusieurs indications ont en effet été délivrées par Mario Draghi, son président. Jusqu’alors, l’Eurosystème indiquait que ses taux d’intérêt directeurs resteraient à leurs niveaux actuels au moins jusqu’à la fin du premier semestre 2020. Dorénavant, référence est faite à des «niveaux actuels ou plus bas». De plus, après avoir exprimé son «extrême détermination à agir» face à une inflation «constamment en deçà de l’objectif suivi» (proche de, mais inférieur à 2 %), Mario Draghi s’est dit prêt à «utiliser l’ensemble des instruments à disposition dans la boîte à outil» de la BCE pour entretenir un rebond des prix plus marqué. En juin, ces derniers n’ont augmenté que de 1,2 % dans l’Union monétaire.
Vers une relance du programme de rachat d’actifs
De l’avis des spécialistes, ce ton extrêmement accommodant ouvre la voie à des assouplissements dès la réunion de rentrée de l’institution de Francfort, qui aura lieu le 12 septembre. «L’ajout de la mention “plus bas” augure un abaissement de taux durant ce rendez-vous, d’autant que les nouvelles prévisions de croissance et d’inflation pour la période...