Bien que le taux d’inflation ait récemment dépassé la cible de la BCE, cette dernière a décidé la semaine dernière de maintenir le rythme de ses rachats d’actifs inchangé. Une position qui devrait permettre de limiter les pressions haussières sur les taux de moyen et long termes mais pas de les enrayer totalement, du fait d’une conjoncture plus favorable qu’attendu.
Jeudi dernier, Christine Lagarde s’est montrée inflexible lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE). Alors que l’augmentation des prix dans la zone euro, de l’ordre de 2 % sur un an en mai, a dépassé l’objectif poursuivi par l’institution (inflation « inférieure à, mais proche de 2 % »), certains opérateurs de marché s’attendaient à l’annonce d’une réduction future des rachats d’actifs réalisés dans le cadre du Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP). Ceux-ci avoisinent actuellement 21 milliards d’euros chaque semaine. A l’inverse, la présidente de la banque centrale a affirmé que tout durcissement de la politique monétaire serait « prématuré ». Après avoir insisté sur le fait que la moindre dégradation des conditions de financement des agents tant publics que privés serait de nature à fragiliser la reprise économique en cours, elle a ainsi prévenu que « les achats nets au titre du PEPP se poursuivront à un rythme nettement plus élevé au cours du trimestre à venir que pendant les premiers mois de l’année ».
Un effet de corrélation
Une position justifiée aux yeux de nombreux économistes. Car au-delà du risque que ferait peser une augmentation rapide des taux d’intérêt de moyen et long termes sur les Etats, qui vont encore devoir emprunter massivement cette année pour financer leur plan de relance, mais aussi sur des entreprises déjà très endettées, la probabilité d’entrer dans une spirale inflationniste paraît faible. « La dynamique récente des prix...