Alors qu’il y a un an, les sociétés de gestion se montraient prudemment optimistes pour les mois à venir, leurs prévisions d’allocation d’actifs pour 2023 témoignent d’un renversement de perspectives en faveur de l’obligataire. Face à la hausse des taux, les gérants interrogés par Option Finance délaissent les actions pour surpondérer le souverain et le monétaire. Ils reviennent aussi sur le crédit bien noté.
Cumulant un krach historique sur les obligations et des décrochages conséquents sur les actions, 2022 constituera l’une des pires années depuis la seconde guerre mondiale sur les marchés financiers. Ces derniers ont évolué en trois temps. Jusqu’à fin février, c’est-à-dire avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, les opérateurs de marché s’interrogeaient encore sur le caractère durable ou transitoire de l’inflation et sur l’impact du variant Omicron. Ils oscillaient entre une certaine prudence et la volonté de se montrer optimistes. La guerre en Ukraine, associée à une flambée des prix de l’énergie et des matières premières et à un embargo sur le gaz russe, a radicalement changé les perspectives. Pénuries de matières premières, coupures d’électricité, envolée de l’inflation, risque sur la croissance… Les déséquilibres induits par ce conflit sont nombreux et s’ajoutent aux incertitudes post-Covid. Ils ont conduit les banques centrales américaine et européennes à modifier leur stratégie. La plupart d’entre elles se sont engagées dans un cycle de hausse des taux d’intérêt directeurs et de réduction de leur bilan. L’effet de ce revirement ne s’est fait sentir qu’en fin d’année aux Etats-Unis sur l’inflation et tarde à se manifester en Europe. Toutefois, anticipant la fin du resserrement, les marchés actions ont commencé à légèrement rebondir en fin d’année, la volatilité restant de mise.
Des incertitudes liées au risque géopolitique
Dans un tel contexte, l’exercice consistant à réaliser des prévisions à six mois s’avère...