Depuis cinq ans, la gestion thématique a pris de l’ampleur en Europe, supplantant les approches sectorielles pures. Indépendante des aléas de marchés, elle séduit aujourd’hui jusqu’aux investisseurs institutionnels en quête de placements de long terme. Les bouleversements démographiques, la transition énergétique et la souveraineté économique sont particulièrement en vogue.
Alors que les gestions sectorielles et géographiques ont moins le vent en poupe chez les gérants en tant que telles, les investisseurs à la recherche d’une gestion de conviction se tournent de plus en plus vers les fonds thématiques. Loin des effets de mode, ces derniers promettent en effet de se raccrocher à un fil conducteur résistant a priori aux cycles de marchés grâce à leur caractère fondamental. « Si, au départ, la gestion thématique s’inscrivait dans une stratégie core satellite, elle répond aujourd’hui pleinement aux clients qui souhaitent donner un sens à leur épargne, assure Marie Jacot-Cardoen, Global Head of Distribution chez Edmond de Rothschild Asset Management (EDRAM), pionnier en la matière avec le lancement d’une stratégie actions santé dès 1985. Au-delà d’une clientèle privée, ses promesses de performance de long terme attirent ainsi de plus en plus les investisseurs institutionnels, en Europe comme en Asie. » Une offre à valeur ajoutée qui permet aussi aux asset managers qui la promeuvent de résister au rouleau compresseur de la gestion passive.
Un développement au détriment des approches sectorielles
Si certaines stratégies ont été développées par des asset managers visionnaires depuis vingt ou trente ans, l’essor de la gestion thématique est relativement récent. « Ce n’est qu’au cours des cinq dernières années que nous avons vu les fonds thématiques attirer sérieusement des actifs au niveau mondial, avec une croissance spectaculaire enregistrée dans le sillage de la pandémie de coronavirus, qui a permis aux...