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Grand Débat Taux d’intérêt et marchés obligataires

Face à l’incertitude, la flexibilité s’impose dans les portefeuilles

Publié le 20 septembre 2024 à 15h00

Sandra Sebag    Temps de lecture 36 minutes

Depuis le début de l’année, les anticipations en matière d’évolution de taux d’intérêt ont fortement varié. Après avoir prévu en début d’année que la Banque centrale américaine (Fed) allait diminuer six fois ses taux directeurs en 2024, le consensus est passé à une baisse au printemps puis actuellement à quatre ! Les indicateurs macroéconomiques semblent en effet difficiles à lire en particulier l’évolution du marché du travail. De leurs côtés, les gérants comme les institutionnels conviés au Grand Débat d’Option Finance sont plus mesurés que le marché en matière de baisse de taux d’intérêt et soulignent les contradictions entre les grandes variables macroéconomiques. Pour autant, ils sont relativement positifs sur le potentiel des marchés obligataires. Les institutionnels se félicitent en effet de pouvoir enfin bénéficier de rendements sur une classe d’actifs qui occupent l’essentiel de leur portefeuille tandis que les gérants misent plus massivement sur les obligations dans la mesure où les corrélations entre les grandes classes d’actifs reviennent à la normale (c’est-à-dire sont négatives). Par conséquent, si les actions baissent, les obligations peuvent jouer un rôle d’amortisseur. La volatilité enregistrée sur les marchés obligataires depuis le début de l’année les conduit par ailleurs à être très flexibles dans leurs allocations. Une aubaine pour les gestions actives.

Les intervenants :

  • Emmanuel Petit, associé-gérant et responsable de la gestion obligataire de Rothschild & Co Asset Management
  • Anne Beaudu, gérante senior en obligations internationales dans l’équipe global fixed income chez Amundi
  • Nicolas Leprince, gérant-analyste au sein de l’équipe multi-assets & overlay chez Edmond de Rothschild Asset Management 
  • Pierrick Louis, allocataire d’actifs au Crédit Agricole Assurances
  • Alexandre Caminade, directeur core fixed income & liquid alternatives chez Ostrum AM

Photos : ©Esther Baron sauf  Emmanuel Peitit (©DR)

Comment interprétez-vous la conjoncture macroéconomique ?

Emmanuel Petit, associé-gérant et responsable de la gestion obligataire de Rothschild & Co Asset Management : En Europe et aux Etats-Unis, la configuration est assez proche : les indicateurs avancés se dégradent et pourtant la croissance reste encore positive. L’interprétation de cette configuration est complexe. Aux Etats-Unis, l’inflation des services est assez stable, celle sur les biens est en baisse, mais il existe des risques de résurgence de l’inflation liée à la politique notamment si les Républicains sont élus lors des prochaines élections présidentielles au mois de novembre. De même, les conflits géopolitiques peuvent conduire à un renchérissement des biens et des matières premières importées, le coût du fret se tend déjà actuellement, ce qui peut peser à terme sur l’inflation. Il faut ainsi rester prudent. En Europe, le ralentissement est moins notable qu’aux Etats-Unis, mais nous partons d’un niveau de croissance plus bas et le chômage s’est stabilisé à un niveau bas inédit. Ces évolutions contradictoires avec le resserrement de la politique monétaire ont créé une forte volatilité sur les marchés financiers et en particulier sur les taux d’intérêt. Les anticipations des marchés financiers ont dû s’adapter, voire changer de cap, au fur et à mesure de la publication des données économiques.

Anne Beaudu, gérante senior en obligations internationales dans l’équipe global fixed income chez Amundi : Les marchés financiers ont changé de perspectives cet été. Ils sont...

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