Après s’être intéressés principalement à la dette dans les infrastructures, les institutionnels se tournent vers des produits obligataires plus sophistiqués et misent davantage en fonds propres sur cette classe d’actifs. Des stratégies qui ne sont pas exemptes de risques.
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L’appétit des investisseurs institutionnels pour les infrastructures ne se dément pas. Selon la dernière enquête de l’Association française des investisseurs institutionnels (AF2I) publiée avant l’été, 86 % d’entre eux ont déclaré avoir l’intention d’augmenter encore leur allocation dans ces actifs à l’avenir. Jusqu’à présent, la majorité d’entre eux plébiscitaient les infrastructures surtout sous le format de la dette. Chez Scor par exemple, un tiers de la poche dette privée (qui représente au total 7 % de son allocation d’actifs) est ainsi est consacré aux infrastructures. «Nous avons commencé à investir dans la dette infrastructure en 2013 dans une optique de diversification et de recherche de rendement alternatif par rapport à notre poche obligataire», indique Fabrice Rossary, directeur des Investissements de Scor Investment Partners qui intervient pour le compte de sa maison mère.
Les dettes infrastructures délivrent en effet des coupons réguliers et s’apparentent ainsi à un investissement obligataire, mais avec un rendement supérieur à celui d’un emprunt corporate de même notation et de même duration car ces actifs bénéficient d’une prime d’illiquidité. De meilleurs rendements qui ne se traduisent pas pour autant par une prise de risque supérieure. «Le taux de défaut sur la dette infrastructure core ou de bonne qualité est de 1 %, soit la moitié de celui des dettes corporate», affirme Louis Pestel, consultant associé chez Insti7. De plus, en cas de défaut, des garanties...