Interrogées tous les semestres par la rédaction d’Option Finance sur leur allocation d’actifs, les sociétés de gestion indiquent vouloir faire preuve de prudence dans les prochains mois. Les gérants sont ainsi légèrement surpondérés ou neutres sur les actions des pays développés et mettent l’accent sur le crédit bien noté et les obligations souveraines. Par ailleurs, ils considèrent que le risque politique en Europe pourrait être circonscrit à la France.
Points clés
- Les gérants anticipent une amélioration de la conjoncture macroéconomique dans les économies développées.
- Le scénario macroéconomique n’est pas remis en cause par le risque politique en France, même s’il devrait entraîner une hausse de la volatilité.
- Les gérants oscillent entre la neutralité et une légère surpondération des actions des pays développés.
- Ils sont positifs sur le crédit bien noté et sur le souverain dont les valorisations devraient bénéficier de la baisse des taux d’intérêt.
Après un premier semestre très positif sur les marchés actions avec une performance moyenne mondiale de l’ordre de 10 %, la seconde partie de l’année s’ouvre sous des auspices bien moins favorables qu’anticipés. En effet, les stratégistes prévoyaient en début d’année une réduction notable de l’inflation courant 2024 et en conséquence une révision des politiques monétaires au second semestre à même de relancer durablement la croissance. Cependant, si l’inflation faiblit, sa trajectoire est loin d’être linéaire et surtout le contexte politique dans nombre de pays, en premier lieu duquel figure la France, devrait générer dans les prochains mois une forte volatilité sur les marchés financiers et au niveau économique. Dans un tel contexte, l’exercice consistant à établir des prévisions macroéconomiques et financières et à dresser une allocation d’actifs pour le second semestre est particulièrement difficile. Les gérants de trente-cinq sociétés de gestion, des filiales de grands groupes hexagonaux et internationaux et des acteurs indépendants s’y sont tout de même attelés dans le cadre du rendez-vous semestriel d’Option Finance.
Du point de vue économique, le scénario principal pour la majorité des gérants est celui prévalant avant la dissolution de l’Assemblée nationale, à savoir celui d’un atterrissage en douceur (soft landing). « La croissance économique mondiale a bien résisté, tandis que l’inflation a commencé à refluer, par conséquent la Banque centrale européenne (BCE) a...