Malgré la domination écrasante des ETF physiques dans l’industrie mondiale et européenne des ETF, les fonds synthétiques conservent de l’intérêt pour les fournisseurs. Ils facilitent en effet la réplication d’indices sur certaines classes d’actifs comme les émergents ou le high yield.
Près de dix ans après le lancement du débat opposant les ETF physiques, poussés par les fournisseurs anglo-saxons, aux ETF synthétiques, défendus par les Européens, les gérants anglo-saxons semblent avoir largement gagné la bataille. Selon la dernière enquête de Morningstar sur l’industrie européenne des ETF publiée en avril 2019, les ETF utilisant une réplication physique, c’est-à-dire achetant les titres composant l’indice, se sont largement imposés en Europe face aux ETF synthétiques, dont l’exposition est réalisée via des dérivés (voir encadré). Selon l’étude, en dix ans, la répartition entre les méthodes physiques et synthétiques est passée d’un quasi-équilibre (soit une proportion de 60 %/40 % en faveur des premières) à une domination des fonds à réplication physique. Ils représentent maintenant 80 % des ETF actions et même 90 % des ETF obligataires ! Selon Morningstar, le déclin des stratégies synthétiques en Europe s’explique par des considérations liées aux risques, les investisseurs institutionnels exprimant leurs préférences pour les process les plus conservateurs (voir encadré).
Des risques à relativiser
Toutefois, la réalité est plus nuancée, selon les fournisseurs d’ETF. L’industrie anglo-saxonne, pour s’imposer sur le marché européen, avait mis en avant les risques liés aux ETF synthétiques. Un argument qui a dans un premier temps reçu un écho favorable.
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