Les acteurs de la philanthropie prêtent de plus en plus attention à la manière dont est investi leur patrimoine financier. Si la gestion ESG de ces actifs se développe, certains cherchent même à aller au-delà et à aligner leurs investissements sur leur mission d’intérêt général. Une approche qui les amène à se rapprocher de l’impact investing. Les obstacles restent toutefois nombreux.

Qu’elles œuvrent pour le développement culturel, la recherche médicale, la lutte contre la précarité ou la préservation de l’environnement, la raison d’être des fondations est toujours l’intérêt général. En 2019, selon le Baromètre de la philanthropie, près de 4 700 fondations et fonds de dotation français ont ainsi engagé 11,6 milliards d’euros en faveur de l’intérêt général, via leurs dons et subventions. Ces derniers proviennent de patrimoines souvent conséquents légués par des particuliers ou des entreprises. En attendant de les attribuer à des projets, ces sommes doivent être placées, parfois à long terme. Selon leur marge de manœuvre en termes de liquidité et leur appétence au risque, les fondations investissent donc dans des livrets bancaires, des fonds monétaires, des assurances vie, mais aussi des obligations, des actions ou encore de l’immobilier. Et les revenus de ces investissements viennent abonder l’enveloppe à distribuer. Longtemps, les fondations ne se sont pas préoccupées de l’utilisation qui était faite de ces placements, réalisés la plupart du temps via des intermédiaires financiers. Seuls importaient la sécurité de l’investissement et son rendement. Avec le risque, en théorie, d’aboutir à des situations absurdes comme financer des majors pétrolières tout en subventionnant des associations de lutte contre le changement climatique…

De la gestion ISR à l’impact
Une schizophrénie qui est devenue, au cours de ces 10 dernières années, difficile à assumer. « De plus en plus de fondations ont...