Le marché des infrastructures est en plein développement ces dernières années, porté par un couple rendement/risque attractif et par une bonne visibilité des distributions de revenu sur le long terme. Les investisseurs institutionnels sont ainsi friands de cette classe d’actifs, qu’il s’agisse d’investir par le biais de participations directes au capital des entreprises, de passer par des fonds de capital investissement ou via la dette. Les afflux de capitaux ont été tels que certains gérants et grands investisseurs prennent maintenant davantage de risque pour obtenir des rendements. Face à cette situation, la prudence mais aussi la diversification sont nécessaires. Dans un tel contexte, les investissements dans les infrastructures liées aux énergies renouvelables prennent une place croissante voire dominante dans les fonds d’investissement en capital et en dette.
- Que représentent les infrastructures dans l’allocation d’actifs des investisseurs institutionnels ?
- Vous êtes-vous fixés un objectif à atteindre ?
- La majorité des flux va vers le capital investissement, est ce essentiellement dans ces actifs que réside le rendement ?
- Les délais pour investir sont-ils aussi longs en dette que dans le cadre du capital investissement ?
- L’enquête de France Invest montre une proportion importante des énergies renouvelables dans les projets d’infrastructure ? Quelle place représentent-ils dans vos investissements ?
- Est-ce que les acteurs industriels ne sont pas en train de devenir des concurrents de l’industrie financière ?
- Est-ce que vous privilégiez les investissements dans des actifs brownfield (déjà construits) ou greenfield (en cours de construction) ?
- Même s’ils privilégient les actifs brownfield, compte tenu des afflux de capitaux, les investisseurs ne sont-ils pas obligés de prendre plus de risque pour pouvoir accéder à des projets d’investissement ?
- Est-ce que l’international et en particulier les émergents peuvent constituer une opportunité de rendements ?
- Face à la sophistication de ce marché, est-il nécessaire pour les investisseurs institutionnels de disposer d’une expertise en interne ou peuvent-ils s’appuyer sur des sociétés de gestion ?
- La problématique des frais de gestion explique-t-elle l’arbitrage entre gestion directe et déléguée ?
Que représentent les infrastructures dans l’allocation d’actifs des investisseurs institutionnels ?
Nicolas Rochon, associé fondateur, RGreen : Le marché des infrastructures est un marché en très fort développement depuis une quinzaine d’années sous l’impulsion du désengagement des collectivités publiques et de la baisse des taux qui a permis une belle appréciation de la valeur de ces actifs. Le profil rendement/risque de cette classe d’actifs et la forte visibilité des distributions de cash sur le long terme sont des arguments en faveur de la prolongation de l’ouverture de cette classe d’actifs chez les investisseurs institutionnels.
Jean-Christel Trabarel, associé fondateur, Jasmin Capital : France Invest a publié une étude récemment sur les grandes tendances en matière d’infrastructures. Il en ressort quelques données intéressantes. Déjà les encours sous gestion en France s’élèvent à 52 milliards d’euros dont 32 milliards seulement sont déjà investis. Sur ce montant de 32 milliards d’euros, les deux tiers correspondent à des placements en actions non cotées et un tiers à de la dette. Par ailleurs, le fait qu’il y a encore près de 20 milliards à investir signifie que les levées de fonds sont de plus en plus importantes et que la taille des fonds augmente fortement : des acteurs comme Antin par exemple parviennent désormais à lever des fonds de plusieurs milliards. Par conséquent, la durée pour parvenir à investir les capitaux levés s’accroît car malgré l’engouement pour cette classe d’actifs, les investisseurs veulent contrôler le risque et s’intéressent principalement à...