Le retard de valorisation de la cote européenne s’est creusé en raison de la guerre en Ukraine et des craintes sur l’approvisionnement énergétique du continent. Alors que les scénarii du pire s’éloignent, les gérants favorisent aujourd’hui l’Europe, qui abrite nombre de champions industriels et des small et mid caps performantes.
Trop vite, trop fort… La hausse des marchés, ces dernières semaines, déboussole les observateurs qui, tous, s’attendent à une pause désormais. Rien qu’en France, comment expliquer en effet que le CAC 40 navigue autour de son plus haut historique avec une inflation dont le pic ne semble pas encore atteint, une guerre aux portes de l’Europe partie pour durer et un ralentissement de l’activité prévu ? Cette pause attendue n’empêche toutefois pas les gérants d’actifs de mettre en avant quelques convictions, parmi lesquelles les actions européennes et, à l’intérieur de celles-ci, les small et mid caps.
La décennie de l’Europe ?
Premier argument, l’écart de valorisation avec les marchés américains s’est récemment creusé en défaveur des valeurs européennes. Celui-ci a toujours existé, en lien avec la composition des indices. Outre-Atlantique, ces derniers sont largement composés de valeurs de croissance tandis que, sur le Vieux Continent, des valeurs bancaires et industrielles décotées priment. En conséquence, l’Europe est valorisée autour de 13 fois ses bénéfices attendus, contre 18 fois pour les valeurs américaines. Certes, elle avait un peu rattrapé son retard jusqu’en janvier, en même temps que s’éloignaient les scenarii du pire en ce qui concerne sa situation énergétique (depuis six mois, l’Euro Stoxx 50 affiche + 16,8 % contre – 7 % pour le Nasdaq et – 3,3 % pour le Standard & Poor’s 500). Mais son avance s’est réduite ces dernières semaines. Depuis le 1er janvier, les actions européennes gagnent 10,8 %...