Paola Basentini, head of infrastructure chez SCOR Investment Partners, explique son approche sur le marché en expansion des dettes infrastructures.

Quelles sont les tendances dans l’industrie du financement de projets d’infrastructures ?
Sur les neuf premiers mois de l’année, environ 60 milliards d’euros ont été déployés pour financer des projets d’infrastructures en Europe. Si cette activité est au cœur du développement et des mutations de nos sociétés, elle évolue également très rapidement et de nouvelles thématiques émergent telles que la mobilité durable, la connectivité ou bien encore la transition énergétique. La classe d’actifs est ainsi en constante évolution avec de nouveaux segments comme la fibre optique, les projets de transmission électrique ou les data centers.
Avez-vous élargi votre univers d’investissement ?
Dès 2013, nous sommes intervenus à la fois sur les segments de marché dits d’infrastructures traditionnelles (transports, infrastructures sociales) et sur les segments plus novateurs des télécommunications et des énergies renouvelables (EnR). Nous avons ainsi été le premier investisseur institutionnel à financer la construction d’un parc éolien off-shore, en 2014 aux Pays-Bas. Avec le même esprit précurseur, nous avons financé en 2016 le premier projet de fibre optique en France. Ces projets s’inscrivent toujours dans le cadre d’une activité de financement d’actifs réels assurant notamment des services publics essentiels, avec des fortes barrières à l’entrée et des cash-flows stables et prévisibles à long terme. A ce titre, notre démarche se veut cohérente et transparente. Nos investissements respectent ainsi les critères Solvabilité 2 pour la classe d’actifs infrastructure, y compris le caractère éprouvé de la technologie sous-jacente pour les projets de type greenfield.