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Finance durable

Refonte du label ISR : une dernière ligne droite chaotique

Publié le 6 septembre 2023 à 8h30

Séverine Leboucher    Temps de lecture 14 minutes

Sept ans après sa création, le label français dédié à l’investissement responsable s’apprête à faire peau neuve. Une réforme indispensable à l’aune de la perte de crédibilité qu’il subit depuis plusieurs années. Plus sélectif, le nouveau référentiel essaie aussi de faire une place aux entreprises en pleine transition énergétique. Mais les critères retenus sont loin de faire l’unanimité parmi les gérants.

Près de trois ans après le rapport au vitriol de l’Inspection générale des finances et deux ans après la mise en place d’une nouvelle gouvernance, le process de refonte du label ISR français touche à sa fin. Mi-juillet, le comité du label, présidé par Michèle Pappalardo, a rendu sa copie finale au ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire. C’est Bercy, dont dépend le label, qui aura le dernier mot sur ce nouveau référentiel qui pourrait entrer en vigueur dès début 2024. Une réforme très attendue par les professionnels de la gestion d’actifs qui continuent de miser sur ce dispositif pour accélérer la commercialisation de leurs produits estampillés durables auprès du grand public.

«Avec notre proposition de référentiel, aucun des grands producteurs d’énergie fossile ne devrait pouvoir aujourd’hui se retrouver dans les fonds labellisés.»

Michèle Pappalardo Présidente ,  Comité du Label ISR

Sélectivité accrue et exclusions

Le leitmotiv de cette réforme en profondeur est d’accroître le niveau d’exigence de ce label pionnier de la finance durable mais qui n’a pas su évoluer face à des pratiques de marché de plus en plus pointues et une maturité accrue des investisseurs sur le sujet. L’une des mesures emblématiques de la proposition de refonte est ainsi le relèvement du niveau de sélectivité du portefeuille de titres du fonds labellisé par rapport à son univers de référence. Les asset managers doivent ainsi retirer de ce dernier au moins 30 % des émetteurs les plus mal notés sur le plan ESG, un effort qui n’était que de 20 % auparavant. « La volonté du comité de resserrer certains paramètres du label, comme le taux de sélectivité, pour le rendre plus exigeant est une bonne chose, approuve Guillaume Lasserre,...

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