Arrivée en tête des priorités des directeurs financiers l’année dernière, la maîtrise du cash reste un enjeu important, mais moins prégnant en 2016. Confortées par la progression de leurs résultats, les sociétés interrogées par Option Finance entendent en effet se focaliser sur la croissance externe, tandis que la centralisation des différents flux financiers figure également parmi leurs principaux chantiers.
Si l’environnement économique reste marqué par la persistance d’une faible croissance, la baisse des prix du pétrole et l’affaiblissement de l’euro ont apporté l’année dernière une bouffée d’oxygène aux entreprises, profitant encore plus à celles tournées vers l’international. Alors que l’accélération du développement externe recommençait à figurer début 2015 parmi les priorités des groupes sondés par Option Finance, ce contexte globalement porteur a effectivement facilité la réalisation d’acquisitions ces derniers mois. Une dynamique qui devrait se poursuivre en 2016, comme le confirment les directeurs financiers interrogés en ce début d’année.
La refonte des reportings, rendue nécessaire pour homogénéiser les comptes des entités acquises, apparaît ainsi comme prioritaire pour beaucoup d’entre eux. Pour améliorer leurs performances opérationnelles, les groupes souhaitent en outre optimiser leurs supports financiers afin de les rendre plus utiles à la prise de décisions. La fiscalité, la communication investisseurs, la recherche de financement ou encore la couverture des risques de changes vont également mobiliser les directions financières. Ce sont toutefois les problématiques de la centralisation qui sont également plébiscitées cette année par de nombreux responsables financiers. Qu’il s’agisse de la comptabilité, de la trésorerie ou des paiements, de telles réflexions visent à répondre principalement à des enjeux de gestion des liquidités mais aussi à une nouvelle préoccupation : la lutte contre la fraude.
Bernard Delpit, directeur financier, Safran
- Secteur d’activité : équipementier aéronautique, défense et sécurité
- Chiffre d’affaires 2014 : 15,35 milliards d’euros
1 - Les chantiers de l’année
Nos priorités, qui s’inscrivent dans la continuité de la stratégie mise en place il y a plusieurs années, sont de plusieurs ordres. Nous allons organiser une journée de présentation dédiée aux investisseurs, le 14 mars prochain à Londres. Dans la mesure où ce type de manifestation n’avait pas eu lieu depuis juin 2013 et qu’elle sera la première pour l’équipe de management mise en place en 2015, elle est centrale dans notre feuille de route du premier trimestre. Le second volet concernera notre performance opérationnelle. En 2016, Safran va en effet initier le remplacement de son moteur phare, ce qui nécessite un suivi renforcé de ses impacts économiques. Initié l’année dernière, le chantier suivant est lié aux normes comptables. La norme IFRS 15 relative à la reconnaissance du chiffre d’affaires, qui entrera en vigueur à partir de 2018, va entraîner des changements sensibles à la fois dans nos états financiers et de nos pratiques contractuelles, ce qui va nous amener à arrêter nos grandes options comptables cette année. Dès la publication de nos comptes 2017, nous pourrons ainsi assurer une comparabilité entre les résultats tenant compte d’IFRS 15 et les résultats retraités, mettant ainsi en lumière les impacts de la norme.
En outre, la gestion des risques de change va rester centrale. Ayant pour stratégie de couvrir nos ventes en dollars avec trois à quatre années d’anticipation, nous allons donc poursuivre nos achats d’options de change. Ce faisant, nous bénéficierons dans les prochaines années des niveaux de parité actuels entre l’euro et le dollar, qui nous sont favorables. Enfin, nous continuerons de procéder à un suivi attentif de notre portefeuille d’activités avec ce que cela suppose de veille ou de transactions.
2 - Les perspectives sectorielles
Comme c’était déjà le cas en 2015, le secteur aéronautique va profiter de la croissance mondiale et de celle du trafic aérien, qui vont mécaniquement générer de l’activité supplémentaire pour nous. Nos activités de défense et de sécurité devraient également bénéficier de l’environnement actuel.
Marc Henry, directeur financier et des lignes produits de spécialités, Michelin
- Secteur d’activité : pneumatique
- Chiffres d’affaires : 19,55 milliards d’euros en 2014
1 - Les chantiers de l’année
Nous allons avant tout poursuivre l’optimisation du fonctionnement de la direction financière, initiée en 2008. A cet effet, nous allons d’une part achever le déploiement d’un système d’information commun à la totalité des pays au sein desquels nous disposons d’activités industrielles. D’autre part, nous finaliserons la mise en place de nouveaux centres de services partagés qui regrouperont certaines fonctions comptables, de contrôle de gestion et de trésorerie, notamment en Amérique latine et en Asie. Alors que ces démarches sont appelées, entre autres, à améliorer la qualité et les délais de production des comptes, nous avons également décidé d’améliorer notre pilotage des finances… en supprimant le budget annuel ! Partant du constat que l’établissement de ce dernier était une tâche chronophage pour nos équipes et qu’en outre cet instrument était de moins en moins adapté à notre besoin croissant de réactivité face à des événements inattendus pouvant avoir un impact sur notre activité, nous le remplacerons cette année par des reprévisions glissantes (rolling forecasts) à 12 et à 18 mois, actualisées à une fréquence trimestrielle.
Parallèlement à ces chantiers internes, nous resterons attentifs aux nouvelles opportunités de croissance externe. Après avoir récemment acquis le site Internet britannique d’achat de pneus BlackCircle et le leader européen de la réservation de restaurants en ligne BookaTable, nous poursuivrons notre stratégie de diversification en renforçant, entre autres, notre positionnement sur les secteurs des services digitaux B-to-B et de l’e-commerce.
2 - Les perspectives sectorielles
Comme en 2015, ce sont davantage les Etats-Unis et l’Europe qui devraient cette année porter la demande concernant le remplacement de pneus, qui représente la majeure partie de notre activité. La baisse des prix du pétrole et la reprise économique, bien qu’encore timide au sein de nombreux pays européens, se sont déjà traduites par une hausse du nombre de kilomètres parcourus, tant sur le segment des particuliers que sur celui des entreprises. Contrairement à d’autres pays émergents (Brésil, Russie, etc.) et malgré les inquiétudes sur le ralentissement de son économie, la Chine devrait aussi rester un marché porteur.
Pierre Candelier, directeur administratif et financier, Derichebourg
- Secteur d’activité : services aux entreprises, recyclage
- Chiffre d’affaires : 2,4 milliards d’euros au 30 septembre 2015
1 - Les chantiers pour 2016
Cette année, les équipes de la direction financière vont en priorité s’occuper de l’intégration des acquisitions que nous avons récemment réalisées. En effet, outre les reprises des sociétés Valerio et Bienstock finalisées au mois de juin en octobre dernier, nous avons annoncé ces dernières semaines avoir racheté SLG Recycling, ainsi que six centres de recyclage situés en Ile-de-France de la société Galloo. Autant d’acquisitions qui représentent pas moins de 33 centres, alors que Derichebourg en comptait environ 200 jusqu’alors. Pour accompagner cette croissance externe, les contrôleurs de gestion et les comptables vont être amenés à collaborer avec les équipes en charge de notre système d’information pour intégrer ces nouvelles entités dans notre reporting financier actuel. Ces travaux devraient mobiliser nos équipes pendant une grande majorité de l’année.
En outre, nous allons commencer à anticiper l’entrée en vigueur en 2018 de la norme comptable IFRS 15, relative à la comptabilisation du chiffre d’affaires. Certes, la grande majorité de notre activité correspond à un processus de facturation simple, permettant de facilement identifier la génération de nos revenus. L’application de la nouvelle norme comptable risque toutefois de poser davantage de problèmes à notre activité « énergie », pour laquelle la réalisation des projets de climatisation et d’électricité clé en main s’étale dans le temps.
2 - Les perspectives sectorielles
Nous attendons une progression de nos activités de services aux entreprises, notamment grâce au dynamisme des équipes commerciales. En ce qui concerne notre activité de recyclage, la baisse des cours des matières premières a également fait chuter le prix des produits que nous commercialisons. Nos résultats ont tout de même progressé l’an dernier dans ce contexte difficile. En 2016, le possible redémarrage du secteur du bâtiment, fortement consommateur d’acier fabriqué à partir des déchets métalliques recyclés, pourrait toutefois nous permettre d’augmenter notre volume d’activité par rapport à l’année dernière.
Thomas Baumgartner – directeur administratif et financier de Mersen
- Secteur d’activité : biens d’équipement
- Chiffre d'affaires 2014 : 731 millions d’euros
1 - Les chantiers pour 2016
En 2016, nos équipes vont avant tout accompagner le chantier de réorganisation que nous avons annoncé en décembre dernier. Plus précisément, le groupe souhaite regrouper ses cinq principales activités en deux pôles distincts, afin notamment de mutualiser les dépenses de R&D et les fonctions support entre les différentes activités. Cette évolution conduit d’ores et déjà nos équipes de contrôle de gestion à déterminer de nouveaux indicateurs de gestion, ainsi qu’à adapter notre système d’informations et notre processus de reporting interne.
En outre, la direction financière va soutenir les efforts d’amélioration opérationnelle qui ont été engagés l’année dernière au niveau du groupe. Concrètement, Mersen a pour chaque entité des objectifs de réduction des délais de livraison, des stocks et des coûts liés aux défauts de qualité de la chaîne de production. Nous allons donc aider les équipes opérationnelles à définir des indicateurs adaptés, afin de suivre leur évolution dans le temps et d’élaborer des plans d’actions efficaces.
Enfin, après avoir allongé la maturité de la dette par des placements privés en 2011 et renégocié notre crédit syndiqué en 2014, nous allons désormais chercher à diversifier nos sources de financement court terme. Constatant que de plus en plus de sociétés se tournent vers le marché des billets de trésorerie, nous sommes actuellement en train d’étudier les avantages que pourrait nous procurer un tel programme.
2 - Les perspectives sectorielles
Sur l’ensemble de nos secteurs d’activités, les marchés qui se sont montrés les plus porteurs en 2015 sont ceux relatifs aux énergies renouvelables, à l’électronique et à l’aéronautique. En revanche, le secteur de la chimie, qui représente 10 % du chiffre d’affaires de la société, a affiché un léger recul significatif. Pour 2016, nous pensons que nos marchés porteurs devraient continuer à croître, tandis que celui de la chimie devrait rester à un niveau bas.
Olivier Dubois, directeur financier du groupe, Elior
- Secteur d’activité : restauration collective, concessions
- Chiffre d’affaires : 5,674 milliards d’euros au 30 septembre 2015
1 – Les chantiers pour 2016
En 2016, nous allons commencer à mettre en œuvre notre nouveau plan stratégique, qui vise notamment à permettre à Elior d’atteindre entre 7 et 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Ainsi, avec l’aide d’un nouveau responsable M&A, nous sommes en train d’étudier trois opportunités de croissance externe aux Etats-Unis, et deux autres projets d’acquisition au Royaume-Uni. En parallèle, nous allons procéder à la cession d’actifs non stratégiques, représentant entre 40 millions et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.
En outre, une de nos priorités concernera la réduction des coûts. Parmi les mesures envisagées, nous allons regrouper l’ensemble des activités de restauration collective en France, aujourd’hui divisées par marchés, au sein d’une seule société. Cela nous permettra de créer dans cette dernière un centre de services partagés (CSP) rassemblant les activités de comptabilité, de paie et de trésorerie.
Nos efforts porteront également sur la génération de trésorerie de la société, notamment en améliorant le recouvrement de nos créances clients à l’international. En 2016, nous avons pour objectif de réduire notre besoin en fonds de roulement (BFR) de 18 millions d’euros, soit un jour de chiffre d’affaires.
Enfin, en vue d’optimiser le coût de notre dette, nous allons probablement refinancer notre emprunt obligataire high yield émis en 2013, pour lequel nous payons un coupon élevé de 6,5 %. Nous pensons nous tourner vers le marché des placements privés, soit aux Etats-Unis, soit en Europe.
2 – Les perspectives sectorielles
Le secteur de la restauration collective est fortement corrélé à l’activité des entreprises.
Notre activité de concessions d’espaces de restauration sur les autoroutes et dans les aéroports profite également d’un environnement favorable. En effet, les touristes européens, évitant les destinations pour lesquelles le risque géopolitique est élevé, voyagent davantage près de chez eux, tandis que les touristes étrangers sont attirés par la baisse de l’euro. Alors que la croissance économique commence à reprendre en Europe, nous avons comme objectif au niveau du groupe une croissance organique de 3 %.
Nicolas Woussen, directeur général finances et M&A, Showroomprive.com
- Secteur d’activité : e-commerce
- Chiffres d’affaires : 480 millions d’euros en 2014
1 - Les chantiers de l’année
En raison de notre introduction sur Euronext en octobre dernier, l’un de nos principaux chantiers en 2016 va consister à adopter des pratiques de communication financière conformes aux standards et aux obligations des sociétés cotées. Nous publierons notamment pour la première fois notre chiffre d’affaires à une fréquence trimestrielle, nos résultats semestriels et nous informerons régulièrement les marchés et les analystes de nos différents projets de développement et de financement. En outre, nous allons participer à plusieurs roadshows et conférences sectorielles organisées par des banques, notamment en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, afin d’entretenir nos relations avec nos investisseurs et de rencontrer de nouveaux partenaires potentiels.
En parallèle, nous optimiserons certains processus et indicateurs de gestion afin que nos équipes financières et opérationnelles puissent notamment réagir plus rapidement face aux évolutions de notre marché et de nos activités, en bénéficiant par exemple d’une visibilité encore plus fine sur les marges et les stocks. Par ailleurs, nous pourrions envisager d’utiliser une partie des 100 millions d’euros de trésorerie dont nous disposons pour réaliser des opérations de croissance externe, en Europe dans un premier temps, si des opportunités se présentaient.
Pour mener à bien ces différentes missions, nous avons récemment recruté un responsable des relations investisseurs et nous comptons embaucher près d’une dizaine de collaborateurs financiers d’ici la fin de l’année, notamment dans le domaine du contrôle de gestion. Les effectifs de la fonction finance atteindraient alors environ une quarantaine de salariés.
2 - Les perspectives sectorielles
En 2014, le chiffre d’affaires du e-commerce atteignait 56,8 milliards d’euros en France. D’ici 2018, ce montant devrait progresser de 14 % et d’au moins 16 % en Espagne et en Italie, deux marchés parmi les plus prometteurs en Europe. En dehors de quelques acteurs comme Zalando et Vente-privee.com, la plupart de nos concurrents sont de petite taille et demeurent essentiellement présents sur leur marché domestique. Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que le secteur se consolide dès cette année, tant au sein des pays qu’à l’échelle européenne.
Frédéric de Castro, directeur général finances, Etam Développement
- Secteur d’activité : habillement
- Chiffre d’affaires 2014 : 1,22 milliard d’euros
1 - Les chantiers de 2016
Nous allons poursuivre la diversification de nos devises de paiement. Comme nous importons la grande majorité de nos produits d’Asie, nous les achetions jusqu’alors exclusivement en dollars. Pénalisés par la forte appréciation de cette monnaie face à l’euro, nous avions décidé d’intensifier les négociations avec nos fournisseurs durant l’automne 2015 afin de les régler en renminbi. Ce choix a été conforté par le changement de politique de change intervenu en Chine en août dernier, qui s’était traduit par une baisse du yuan. Depuis quatre mois, la part de nos achats libellés dans cette devise est ainsi passée de 0 % à 40 %. Elle devrait continuer de progresser en 2016.
Dans une démarche d’optimisation de nos liquidités, nos priorités vont également se porter sur l’extension à l’ensemble de nos filiales européennes de notre logiciel de trésorerie pour compléter notre cash pooling déjà opérationnel en France, en Belgique et en Espagne. Nous aurons alors une visibilité en temps réel sur près de 190 comptes bancaires, contre 150 actuellement et serons en mesure de faire remonter le cash détenu par nos filiales. Alors que le groupe est emprunteur net, cette faculté nous permettra de mieux équilibrer nos ressources. Ensuite, nous allons procéder à une centralisation de nos paiements via Swiftnet.
Enfin, 2016 sera une année chargée en investissements informatiques pour le groupe, notamment pour permettre le développement du e-commerce, de la logistique et de l’activité internationale. En contrôle de gestion, nous développerons un reporting plus lisible et plus orienté vers la prise de décisions.
2 - Les perspectives sectorielles
Les évolutions de marché devraient être comparables à celles de 2015. En Europe, le secteur de la lingerie est attendu en légère croissance, tandis que celui du prêt-à-porter pourrait enregistrer une nouvelle érosion. En Chine, la consommation textile devrait continuer de progresser en dépit du ralentissement de la croissance, avec une hausse de nos marchés d’au moins 3 %, principalement portée par les centres commerciaux et le e-commerce.
François Taithe, directeur administratif et financier, Webhelp
- Secteur d’activité : service et conseil en relation clients
- Chiffres d’affaires : 528,6 millions d’euros en 2014
1 - Les chantiers de l’année
La mise en place de notre quatrième LBO en novembre dernier, auprès du fonds américain KKR, va entraîner cette année d’importants changements pour nos équipes financières. A la demande de notre nouvel actionnaire, qui détient 49 % du capital, aux côtés des fondateurs et du management, nous allons en effet commencer à publier nos comptes en normes IFRS, ces dernières étant mieux connues des investisseurs et des analystes internationaux que les French Gaap. Cette démarche est d’autant plus pertinente que nous devrons désormais gérer nos relations avec un pool bancaire qui vient de passer de vingt-cinq à une trentaine d’établissements, parmi lesquels se trouvent principalement de nouveaux partenaires anglo-saxons.
Un autre de nos principaux chantiers durant ces prochains mois consistera à finaliser l’intégration des quatre sociétés que nous avons acquises l’an dernier en Europe, notamment concernant l’homogénéisation de leurs processus et de leurs indicateurs de gestion avec les standards du groupe. Nous demanderons par exemple aux équipes financières locales de produire chaque mois une version «flash» de leurs comptes (comprenant un nombre limité d’éléments clés comme par exemple l’Ebitda et la marge) à J+8, puis de publier une version complète de ceux-ci à J+20. Nous comptons également optimiser notre pilotage des flux de trésorerie en mettant en place notre premier cash pooling, en euros. Compte tenu de nos ambitions de croissance, interne et externe, à l’international, nous allons aussi renforcer nos équipes en recrutant au moins deux profils de consolideurs, ce qui portera nos effectifs au sein de la fonction finance à environ 75 personnes.
2 - Les perspectives sectorielles
Nous estimons que le marché des services et du conseil en relation clients devrait continuer de progresser en France à un rythme compris entre 2 % et 3 % cette année, tandis qu’il pourrait atteindre 5 % dans d’autres pays européens. De plus en plus d’entreprises sous-traitent en effet ce type de tâches dans le but à la fois de réduire leurs coûts en interne et de bénéficier de l’expertise de prestataires spécialisés dans des stratégies de communication de plus en plus multicanales et digitales.
Philippe Brun, directeur général délégué, directeur financier, Serge Ferrari
- Chiffre d’affaires 2014 : 142,3 millions d’euros
- Secteur d’activité : industrie (matériaux composites)
1 - Les chantiers de 2016
Plusieurs initiatives lancées l’année dernière vont continuer de nous mobiliser. En tant que producteur de matériaux en Suisse, nous avions été affectés par l’appréciation du franc face à l’euro (+ 10 % en un an), intervenue en janvier 2015 à la suite de l’abandon d’un taux plancher par la Banque nationale suisse. Afin de compenser la perte de compétitivité résultant de la hausse de nos coûts, nous avions instauré un plan d’actions (changement de fournisseurs, hausse du temps de travail…), que nous achèverons cette année. Après avoir mené des réflexions poussées sur notre besoin en fonds de roulement, nous allons également mettre en place des mesures visant à le réduire. Ce chantier impliquera notamment la mise en place d’outils qui nous permettront d’optimiser plus facilement les délais de paiement de nos clients.
Parmi les autres sujets majeurs de 2016, le développement organique va être au cœur de nos actions. A ce titre, nous prévoyons notamment d’ouvrir une filiale de promotion commerciale en Inde avec l’appui d’un partenaire local. En outre, des aménagements relatifs aux systèmes d’information seront effectués, à l’instar du déploiement dans l’ensemble de nos filiales de notre outil de gestion de la relation clients (CRM) ou celui d’un dispositif améliorant le partage des indicateurs clés de performance avec les équipes commerciales.
Enfin, nous n’excluons pas de mener des opérations de croissance externe. Même s’il ne s’agit pas d’une priorité, nous sommes régulièrement approchés depuis notre introduction en bourse en 2014 au sujet de cibles potentielles.
2 - Les perspectives sectorielles
Soutenus notamment par la reprise économique en cours, nos marchés devraient continuer d’afficher des rythmes de croissance significatifs, comme en 2015. En Europe, où nous réalisons les trois quarts de notre chiffre d’affaires, l’activité devrait progresser dans une fourchette comprise entre 3 % et 5 %. La France, où le secteur de la construction commence à rebondir, devrait s’inscrire dans cette tendance. Dans le reste du monde, le développement des projets d’infrastructures augure une croissance encore plus marquée, autour de 8 %.
Laurent Bastian, directeur administratif et financier, ESI
- Secteur d’activité : prototypage virtuel
- Chiffre d’affaires 2014 : 111 millions d’euros
1/ Les chantiers de l’année
Après avoir bouclé quatre acquisitions en 2015, puis une en ce début d’année en Allemagne, nous allons continuer de travailler sur l’intégration de ces entités. Ce chantier impliquera plusieurs volets, portant notamment sur une harmonisation des reportings et des délais de clôture, ainsi que sur des recherches de synergies. Cela ne met pas pour autant un terme à notre stratégie de croissance, ayant l’obligation, dans notre secteur d’activité, d’être à la pointe en termes de technologie. Même après avoir refinancé notre ligne de crédit syndiqué il y a deux mois, la recherche de financement reste donc un axe majeur.
La poursuite d’un meilleur contrôle des coûts figurera également parmi nos priorités. Alors que certains de nos investissements ne commencent à générer des recettes qu’après plusieurs mois, il est parfois difficile de suivre avec précision la rentabilité de nos dépenses. Dans ce contexte, nous déploierons de nouveaux outils de pilotage. Enfin, les problématiques fiscales devraient encore être un sujet important. En tant que groupe innovant et international, nous sommes régulièrement contrôlés par l’administration, notamment sur les sujets de crédit d’impôt recherche et de prix de transfert.
2 / Les perspectives sectorielles
Chaque année, notre secteur enregistre une croissance de l’ordre de 10 %. Cette dynamique, qui concerne l’ensemble des zones géographiques, devrait se poursuivre en 2016. Elle est principalement portée par les acteurs automobiles qui, pour accélérer leurs développements (voitures connectées, crash-tests…), recourent massivement aux logiciels de prototypage.