Le 1er décembre 2017 s’est tenue la rentrée solennelle du barreau et de la conférence 2017. Cet événement, qui a rassemblé plus de 600 personnes comprenant des représentants des barreaux de France, des instances représentatives de la profession ou encore des hauts magistrats du pays, a été l’occasion de rappeler le combat commun de l’ensemble des avocats, quelle que soit leur pratique professionnelle, qui est avant tout de défendre les intérêts de leurs clients. Si par le passé, le rôle de l’avocat semblait avoir des contours assez précis, l’entrée de nouveaux acteurs dans l’environnement juridique et l’émergence de l’intelligence artificielle au sein du monde du droit peuvent apparaître comme une menace aux yeux des professionnels. Mais qu’en est-il réellement ? Dans la période de crise que traversent les professions juridiques, quels modèles sont à créer, repenser voire supprimer ?
Par Isabelle Eid, counsel, DLA Piper France
1. Une profession en proie au changement
1.1. La transformation de l’environnement juridique
L’environnement des professions juridiques se transforme, à l’image des legaltechs qui se développent avec de nouvelles offres de prestations de services juridiques à bas prix. C’est le cas notamment de services de génération automatique de documents juridiques : Captain Contrat, Legal Start, plusieurs sites ont émergé et proposent des contrats clés en main pour un prix très compétitif. Philippe Wagner, co-fondateur du site Captain Contrat, a partagé avec nous sa vision du service juridique du XXIe siècle : «Notre vision est de faire du juridique un moteur de réussite pour les TPE/PME en proposant une nouvelle expérience du juridique. Un juridique accessible pour toutes les entreprises, en termes d’informations juridiques, d’utilisation ou de coûts. Un juridique de confiance, où les avocats ont été sélectionnés pour leur expertise, recommandés par d’autres entreprises et où les prix sont transparents. Et enfin un juridique durable, où l’humain et le conseil sont au centre de la relation et permettent un accompagnement dans la durée et dans tous les besoins.»
Dans le domaine des recherches juridiques, la start-up Doctrine.fr commence à se faire un nom et a levé 2 millions d’euros afin de développer un service de recherches juridiques toujours plus rapide et efficace1.
Nicolas Bustamante, CEO de Doctrine.fr, nous a expliqué que l’apport de l’intelligence artificielle dans le domaine juridique était de simplifier la recherche juridique. «L’avocat peut maintenant se concentrer sur son inventivité juridique et déléguer la recherche juridique à une intelligence artificielle.»