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Valorisation

Risque de crédit et juste valeur des dérivés

Publié le 7 novembre 2013 à 11h47    Mis à jour le 5 février 2014 à 16h05

Sophie Ganter et Anne Le Hénaff

Un contexte financier et comptable qui rend nécessaire une évolutiondes pratiques de valorisation.

Par Sophie Ganter, directeur associé audit,  et Anne Le Hénaff, directeur associé advisory, EY

La turbulence des marchés financiers ces dernières années et l’élargissement des spreads de crédit ont mis en exergue la nécessité de bien intégrer le risque de crédit dans la juste valeur des instruments financiers. Le Comité de Bâle I estime d’ailleurs que, durant la crise, les pertes des établissements financiers dues à la détérioration de la qualité de crédit des contreparties étaient supérieures aux pertes dues aux défauts. La norme comptable IAS 39 précisait déjà la nécessité d’intégrer le risque de défaut de la contrepartie dans la valorisation des produits dérivés, via un ajustement de valorisation communément intitulé le «credit valuation adjustment» (CVA). Mais la nouvelle norme IFRS 13 (Evaluation de la juste valeur), qui entre en vigueur en 2013, précise par ailleurs la nécessité de tenir compte également du risque de crédit propre (i.e. risque de défaut de la société elle-même, du point de vue de la contrepartie du dérivé) dans les valorisations.

On utilise habituellement pour ce correctif de valorisation le terme de «debt valuation adjustment» (DVA). En conséquence, quelle que soit la qualifi cation comptable des dérivés2 , et quel que soit le secteur d’activité des sociétés (entreprises industrielles et commerciales, ou établissements financiers), les justes valeurs enregistrées dans les comptes IFRS doivent tenir compte de correctifs reflétant le risque de crédit, tels qu’illustrés par l’équation suivante : 

Juste valeur du d.riv. = Juste valeur sans risque de cr.dit – CVA3 + DVA4

1. Un sujet par nature complexe au plan théorique et pratique 

La prise en compte du risque de crédit dans la valorisation des dérivés est un sujet complexe.

En particulier :

– le risque de crédit porte sur un montant d’exposition future incertain, qui fluctue dans le temps et peut être alternativement un actif ou un passif ;

– la détermination, à la date de valorisation des...

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