Un temps oublié, puis selon un processus de formation resté discret, le Traité du Quirinal a enfin été signé fin 2021, scellant et renforçant la coopération entre la France et l’Italie. Revue de cet instrument qui donne un nouveau souffle aux relations franco-italiennes.
Sorti du chapeau d’Emmanuel Macron lors du sommet franco-italien de Lyon en 2017, puis gelé au plus bas des relations diplomatiques entre les deux pays (souvenez-vous du rappel temporaire de l’Ambassadeur de France après la visite du vice-président du Conseil italien aux Gilets jaunes), le traité du Quirinal a refait parler de lui en juillet 2021. Son nom a à nouveau été susurré, sans être pour autant clamé haut et fort.
Si le processus de formation du traité est resté discret, la cérémonie de signature ne l’a certainement pas été. Nous nous souviendrons pendant longtemps des sourires presque émus de Mario Draghi et Emmanuel Macron, des mains du président Mattarella se joignant à celles des deux signataires, des deux patrouilles acrobatiques survolant ensemble le ciel de Rome et des couleurs des deux drapeaux se fondant dans une brume quadricolore au-dessus du Quirinal.
Depuis des années, si ce n’est depuis toujours, les relations entre la France et l’Italie sont celles des membres d’une même famille avec des rapports souvent et volontiers très compétitifs. Il est donc normal que des voix, peu nombreuses, se soient élevées en Italie pour demander quels avantages ou préjudices le pays allait tirer de la signature de ce traité.
1. Que permet-il ?
Le traité du Quirinal présente une structure similaire à celui qui a servi à développer et à cimenter au fil des ans le « tandem franco-allemand », moteur de la politique européenne de ces dernières années. Il définit les objectifs à poursuivre et les...