Propriétaire et exploitant d’hôtels, le groupe AccorInvest a bouclé début octobre la première émission obligataire de son histoire. Largement sursouscrite, cette opération inaugurale s’inscrit dans une stratégie de diversification de ses sources de financement, jusqu’alors exclusivement bancaires.
Actif tout au long de l’été et toujours aussi dynamique depuis la rentrée, le marché obligataire vient d’accueillir une nouvelle entreprise dans ses rangs. Le 2 octobre, AccorInvest a en effet bouclé la première émission de son histoire, levant au passage 750 millions d’euros. « Envisagée de longue date, cette opération inaugurale vient récompenser les efforts réalisés ces dernières années sur un plan opérationnel et ouvrir un nouveau chapitre pour le groupe », témoigne Corinne Fornara, directrice finance groupe en charge de la finance, du contrôle interne et du management des risques du propriétaire et exploitant de près de 700 hôtels dans le monde. Opérés exclusivement sous marques Accor (Sofitel, Novotel, Ibis, F1, Pullman, Mercure…), ces actifs sont aujourd’hui valorisés 8 milliards d’euros.
Deux crises sévères
Depuis le désengagement partiel du groupe Accor de son ancien pôle immobilier, en 2018, AccorInvest a traversé, il est vrai, plusieurs crises qui ont durement affecté sa structure financière. « Il y a d’abord eu en 2020 la pandémie de Covid-19 qui, en nécessitant la fermeture temporaire de près de 80 % de notre parc d’hôtels, a provoqué de sérieuses tensions de trésorerie », rappelle Corinne Fornara. Pour les surmonter, l’entreprise avait alors dû, l’année suivante, procéder à une augmentation de capital de 477 millions d’euros, emprunter 477 millions d’euros sous la forme d’un Prêt garanti par l’Etat (PGE) et repousser à 2025 l’échéance de ses dettes bancaires existantes. Mais alors...