Depuis la sortie du confinement, les factors enregistrent un net rebond de leur activité, en raison notamment de l’arrêt progressif de certains dispositifs d’aides publiques. Si les professionnels se disent prêts à répondre aux besoins des entreprises, certains ont toutefois commencé à durcir leur politique d’octroi face à la dégradation du profil de risques de nombreuses entreprises.
Habitué depuis plusieurs années à enregistrer des taux de croissance à deux chiffres, le marché français de l’affacturage a clairement marqué le pas depuis le début de la crise. «Le ralentissement, voire l’arrêt brutal, de l’activité des entreprises dès le début de la période de confinement, lui a coûté 3 points de croissance», confirme Philippe Mutin, directeur général délégué de Factofrance et vice-président de la commission affacturage de l’Association française des sociétés financières (ASF). Selon l’ASF, le montant des créances prises en charge par les sociétés d’affacturage au premier trimestre 2020, de l’ordre de 84,2 milliards d’euros, n’a augmenté que de 3,8 % par rapport aux trois premiers mois de l’année précédente. Si significative soit-elle, cette hausse est la plus faible enregistrée depuis le quatrième trimestre 2016.
Hausse du besoin en fonds de roulement
Et le deuxième trimestre ne s’annonce guère meilleur. «Dès le mois d’avril, nous avons constaté une forte baisse des volumes de factures cédées, de plus de 35 %, poursuit Philippe Mutin. Une tendance qui s’est poursuivie en mai, à un rythme certes moins soutenu (- 25 %).» Il faut dire que le confinement s’est traduit par une raréfaction des factures susceptibles d’être apportées aux factors. «Les deux tiers de nos clients PME se sont retrouvés en arrêt total ou partiel d’activité, générant une baisse de leur chiffre d’affaires de près de 30 % au plus fort de la crise», illustre Eric Frachon, directeur général de Société Générale Factoring.
Depuis...