Alors que la plupart des entreprises concernées par la norme IFRS 16 sur les contrats de location planchent actuellement sur sa mise en œuvre, Air France-KLM a déjà adapté l’ensemble de son processus comptable. Le groupe aéronautique avait en effet choisi de mettre en place cette norme, avec un an d’avance.
Air France-KLM était presque obligé de montrer l’exemple sur la mise en place d’IFRS 16. En effet, la genèse de cette norme sur la comptabilisation des contrats de location en dette et non plus en charges provient du mécontentement de l’ancien président de l’IASB (International Accounting Standards Board), David Tweetie, qui ne supportait plus l’idée de voyager à bord d’avions qui n’étaient pas enregistrés au bilan des compagnies aériennes ! Peu de temps après, cette organisation lance un chantier pour comptabiliser différemment les contrats de location dans les bilans.
Dès 2006, le groupe s’engage dans plusieurs consultations initiées sur le sujet : rencontres du Staff IFRS 16 de l’IASB, participation au field test initié par l’European Financial Reporting Advisory Group (Efrag), afin de préciser les contours de la future norme relative aux locations, IFRS 16. Dix ans plus tard, le 13 janvier 2016, cette dernière est publiée : la compagnie aérienne se lance alors aussitôt dans ce chantier.
Des milliers de contrats
S’il a commencé si vite, c’est surtout parce que la mise en place opérationnelle d’IFRS 16 est particulièrement longue. Au niveau comptable, le groupe a en effet s’est rapidement heurté à plusieurs éléments complexes, propres à son activité. La quantité de contrats à répertorier par Air France-KLM est en effet colossale.
«Nous avons en tout environ 3 000 contrats de location à retraiter à travers toutes nos filiales, dont 250 avions qui représentent 80 % des montants loués chaque année, soit...