Deux ans après avoir restructuré sa dette, la holding du groupe Camaïeu, la société Modacin, vient de demander sa mise sous sauvegarde. Comment se porte aujourd’hui le marché français des entreprises en difficulté ?
Au cours des deux dernières années, celui-ci avait été beaucoup moins actif, avec notamment une diminution sensible du nombre de procédures judiciaires. Depuis quelques mois, la tendance semble toutefois s’être inversée. Plus préoccupant, plusieurs sociétés sous LBO – et le secteur du retail n’est pas le seul affecté – ayant fait l’objet d’une restructuration récente reviennent à nouveau sur le devant de la scène. A l’origine de leurs nouvelles difficultés : des objectifs arrêtés lors de la restructuration de la dette qui ne parviennent pas à être tenus. Or ces dossiers sont plus complexes à traiter. Dans la mesure où les créanciers ont récemment consenti à des sacrifices et parfois injecté de nouvelles liquidités dans les entreprises concernées, les négociations sont plus tendues.
La résolution de tels dossiers pourrait à l’avenir se trouvait facilitée. Début octobre, le Conseil de l’Union européenne s’est en effet accordé au sujet de la proposition de directive formulée en novembre 2016 par la Commission européenne, visant à développer une nouvelle approche en matière d’insolvabilité des entreprises en Europe. Quelles sont les dernières évolutions de ce texte ?
Sur le principe, le projet de directive entend privilégier le recours à des procédures de prévention. A...