Entre la guerre en Ukraine, les conflits au Moyen-Orient, les tensions sino-américaines… les risques géopolitiques ont atteint un niveau similaire à celui de la guerre froide. Compte tenu de leur impact économique, les investisseurs ont donc tout intérêt à les surveiller attentivement, car la tendance n’est pas près de s’inverser, prévient Anna Rosenberg, responsable géopolitique chez Amundi Investment Institute.
Alors que certains commentaires de marchés faisaient état en avril dernier d’un retour du risque géopolitique à la suite de l’attaque d’Israël par l’Iran, les inquiétudes en la matière viennent d’être ravivées par le décès du président Ebrahim Raïssi. Mais ce risque avait-il vraiment diminué depuis la guerre en Ukraine ?
En fait, les tensions ne font que croître depuis le Brexit et l’élection de Donald Trump. Après les deux événements majeurs qu’ont été la crise du Covid et la guerre en Ukraine, 2023 a pu apparaître dans un premier temps comme une période d’accalmie. C’est oublier d’abord qu’une grande partie de l’année a été dominée par les tensions croissantes entre la Chine et les Etats-Unis, jusqu’à la rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping en novembre dernier à San Francisco. De même, le mouvement de réalignement géopolitique des puissances moyennes face aux plus grandes s’est poursuivi, avec pour conséquence une guerre économique se traduisant par une hausse des sanctions, un contrôle des exportations accru… Enfin, l’année a évidemment été marquée par l’attaque du Hamas. Si l’on observe les risques géopolitiques sur la base de données remontant au début des années 1900 jusqu’à fin 2023, on s’aperçoit que le niveau atteint en 2020-2023 a été comparable à celui observé pendant la période de la guerre froide, soit des années 1950 aux années 1990.
Ce résultat est corroboré par le nouvel outil élaboré au sein de l’Amundi Investment Institute, le « geopolitical sentiment...