Début juillet, la start-up Electra, spécialisée dans la conception de bornes de recharge pour les voitures électriques, a levé 160 millions d’euros. Cette levée de fonds d’ampleur est-elle le reflet du dynamisme du financement de la French Tech ?
Arthur Porré, co-fondateur d’Avolta Partners : Le semestre qui s’achève a été marqué par une nouvelle augmentation des tours de table des start-up françaises, à 8,6 milliards d’euros, un chiffre record en augmentation de plus de 100 % sur un an. Une dizaine d’entreprises ont levé plus de 150 millions d’euros, à l’instar de Doctolib, Qonto et Ecovadis, qui ont collecté respectivement 500, 486 et 479 millions d’euros. La performance de l’écosystème français est d’autant plus significative que, dans le même temps, les montants levés par les start-up européennes ont été stables sur un an, à 30 milliards d’euros.
Toutefois, le bilan des six mois écoulés est plus contrasté qu’il n’y paraît. D’abord, plusieurs levées d’ampleur annoncées en début d’année, dont celle de Qonto, ont en fait été réalisées au second semestre de 2021. Ensuite, le nombre de tours s’est contracté de près de 15 %, à environ 450. Enfin, les conditions de financement des start-up ont commencé à se dégrader au deuxième trimestre. De fait, dans beaucoup de segments de la Tech, les valorisations dégagées par les entreprises au terme de leurs dernières levées se sont inscrites en baisse de 20 à 30 % par rapport à celles établies lors de leurs précédents tours. Ce recul résulte de la détérioration de l’environnement macroéconomique et de l’accélération de l’inflation qui incitent les investisseurs à la prudence.