Confrontés à un environnement de marché moins porteur, les acteurs du capital-investissement éprouvent depuis quelques mois davantage de difficultés à boucler leurs levées de fonds, ce qui se traduit par un allongement des calendriers et par des tailles de collecte parfois revues à la baisse. Les dynamiques divergent cependant selon les stratégies des véhicules et l’historique des sociétés de gestion et de leurs équipes.
Premier trimestre faste sur le front des levées de fonds pour l’industrie française du non-coté. Le 5 mars dernier, Eurazeo communiquait sur le closing final d’« Eurazeo Capital V » (stratégie mid-large buyout), dont les engagements cumulés, de près de 3 milliards d’euros, ont dépassé la taille du précédent millésime (2,5 milliards d’euros) et l’objectif initial. Quelques semaines plus tôt, c’était au tour d’ISAI d’annoncer celui d’Expansion III (PME et ETI profitables de la tech), dont la taille finale a été portée à 300 millions d’euros, bien au-delà de la cible de 250 millions d’euros.
Quant à Ardian, ses équipes avaient fait coup double en janvier en dévoilant, à quelques jours d’intervalle, une levée record de 30 milliards de dollars pour le 9e fonds secondaire (ASF IX), suivie d’une autre levée majeure de 3,2 milliards d’euros pour la sixième génération du fonds Expansion (Ardian Expansion Fund VI). Cette dernière taille dépasse non seulement de 60 % celle d’Ardian Expansion Fund V, mais aussi de 10 % le plafond envisagé (hard cap) pour Ardian Expansion Fund VI par l’ex-AXA Private Equity.
Des allocations déjà au sommet
Loin d’être la norme actuelle, ces réussites masquent cependant une réalité plus contrastée pour les acteurs du private equity. De fait, les sociétés de gestion (general partners, GPs) qui opèrent dans le non-coté pâtissent depuis plusieurs mois d’un environnement nettement moins porteur, qui affecte directement les processus de levée. « En raison de la forte remontée des taux...