Mis en place il y a trois ans pour évaluer l’engagement des banques en matière de durabilité, le green asset ratio, qui a pour point de référence la taxonomie verte européenne, est un indicateur intéressant mais incomplet. Quelques ajustements dans son mode de calcul pourraient lui permettre de gagner en pertinence.
Les banques européennes n’ont-elles réellement que 3 % d’actifs durables dans leur portefeuille ? C’est en tout cas ce que suggère la publication de leur green asset ratio (GAR) cette année. Cet indicateur mis en place en 2021 par l’Autorité bancaire européenne pour mesurer l’engagement des institutions financières (établissements de crédit et sociétés d’investissement) en matière de durabilité fait état de la part d’actifs durables d’une entité par rapport à la totalité des actifs détenus par celle-ci. Publiés pour la première fois dans leur version complète, les résultats de ce ratio sont extrêmement faibles cette année : 3 % en moyenne sur les 12 banques observées par KPMG. Le ratio plonge même à 2,5 % en moyenne sur les 24 entités étudiées par Crédit Mutuel AM.
Mais cette dégringolade par rapport aux résultats à deux chiffres publiés les années précédentes n’est pas due à une baisse d’ambition des banques sur les thématiques ESG. Elle s’explique avant tout par l’évolution du mode de calcul du GAR. « Jusqu’à présent, les institutions financières ne communiquaient que sur le taux d’éligibilité de leurs actifs, indique Kenza Moulin, directrice KPMG en France, réglementation bancaire. Ainsi, du moment que l’activité financée était décrite dans le règlement Taxonomie, elle était considérée comme éligible et apparaissait dans le numérateur du ratio. » Désormais, l’éligibilité ne suffit plus, et les activités doivent être alignées sur la taxonomie verte européenne pour apparaître...