Des entreprises françaises commencent à se rassembler au sein de collectifs appelés « consortiums » pour développer des applications innovantes centrées sur la technologie Blockchain. Ces dernières concernent notamment des activités financières comme les paiements, les financements ou la mise en conformité. Si de telles initiatives sont favorisées par de nouvelles réglementations, elles ne sont pas exemptes de risques.
Le 17 juin dernier, lors du salon VivaTech à Paris, dix-neuf entreprises et instituts d’études supérieures, dont Orange Business Services, Suez, Worldline et l’Université de Lille, lançaient Alliance Blockchain France. Cette initiative a fait grand bruit au sein de la French Tech, puisque ABF est le premier groupement d’acteurs – ou « consortium » – à s’être donné pour but de créer, au cours des prochaines années, une plateforme numérique souveraine et d’ampleur nationale reposant sur la technologie blockchain. « Cette plateforme a vocation à fédérer plusieurs centaines d’entreprises et administrations, précise son président, Antoine Maisonneuve. Elle œuvrera à la sécurisation des échanges numériques dans une multitude de domaines. » Inédite par son ampleur, la démarche l’est un peu moins par sa nature. Ces trois dernières années, plusieurs groupes français, tels Carrefour, LVMH, EDF ou Engie, se sont effectivement rassemblées au sein de consortiums blockchain dans le but de développer des applications innovantes leur permettant d’optimiser leurs process internes ou d’offrir de nouveaux services à leurs clients. « La France compte plusieurs dizaines de ces collectifs dont une bonne part a été créée au cours des dix-huit derniers mois, ce qui la place parmi les pays d’Europe les plus actifs en la matière, indique Antoine Maisonneuve. La plupart de leurs travaux n’ont pas encore dépassé le stade expérimental ou n’ont été déployés qu’à petite échelle, mais ils progressent rapidement et pourraient être, pour certains, industrialisés d’ici quelques années. »