Euronext vient de créer un segment de cotation dédié aux entreprises européennes technologiques les plus prometteuses, baptisé Tech Leaders. Le dispositif, assorti d’un indice, vise à accroître la visibilité de ces valeurs et à accélérer leur développement. Mais bien loin du marché boursier unifié que beaucoup appellent de leurs vœux, il a peu de chances de combler certaines lacunes structurelles qui pénalisent l’écosystème, et encore moins de rivaliser avec le Nasdaq.
Quel point commun y a-t-il entre les français Capgemini, OVHcloud et Neoen, le finlandais Nokia et le spécialiste néerlandais des paiements Adyen ? Ces sociétés, ainsi qu’une centaine d’autres, viennent d’intégrer Tech Leaders, le segment de cotation dédié aux grandes entreprises technologiques européennes lancé la semaine dernière par Euronext et qui sera représenté, dès le mois prochain, par un indice, l’Euronext Tech Leaders. L’initiative était très attendue par l’écosystème français, dont une bonne part espérait qu’elle poserait les premiers jalons d’un véritable « Nasdaq européen » unifié. Un grand marché censé faciliter la cotation des entreprises de croissance du Vieux Continent et permettre le développement des valeurs européennes cotées.
L’idée n’est pas nouvelle : en 2014 et 2016, Fleur Pellerin puis Emmanuel Macron, successivement ministres en charge du Numérique, s’étaient déjà prononcés, avec le soutien de plusieurs associations de place comme Tech in France (devenue Numeum), en faveur d’une fusion de la Bourse de Paris et de plusieurs autres, dont celle de Francfort. De ce point de vue, Euronext, qui n’a jamais soutenu publiquement cette idée et a entretenu durant de longs mois le flou autour de son nouveau dispositif, ne satisfait pas les attentes.
«Figurer dans le Tech Leaders constitue un gage de qualité auprès de toutes nos parties prenantes, actionnaires, clients, sous-traitants et financeurs.»
Une capitalisation de 1 500 milliards d’euros
Certes, la création d’un indice des fleurons technologiques européens, piste proposée l’an dernier par la Caisse des Dépôts et Bpifrance dans un rapport, constitue une indéniable avancée. D’abord, Euronext disposait...